Menaces sur la démocratie en RD-Congo : La VSV crie à la tolérance

Jeudi 1 octobre 2015 - 14:37

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) a organisé hier mercredi 30 septembre 2015, à son siège de Ngaliema, une conférence de presse sur les enjeux politiques de l’heure en République Démocratique du Congo. Pour les animateurs de cette ONG de défense des droits humains, la démocratie est de plus en plus menacée par des tentatives de la restauration de la pensée unique en RD-Congo.

Ils se disent être préoccupés par la situation politique qui prévaut actuellement dans le pays et qui est caractérisée par l’intolérance politique et le manque d’élégance dans les propos de certains cadres et membres de la Majorité Présidentielle (MP) à l‘égard des sept chefs et responsables des partis politiques (Mouvement Social pour le Renouveau (MSR),Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), Parti Démocrate Chrétien (PDC), Union Nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC), Avenir du Congo (ACO), Union Nationale des Démocrates Fédéralistes (UNADEF), Mouvement Solidaire pour la Démocratie et le Développement (MSDD) ayant été exclus de la plateforme au pouvoir pour avoir exigé, à travers une lettre adressée au Président de la République lundi 14 septembre 2015, le respect absolu de la Constitution de la RD-Congo et de l’alternance politique en 2016. Selon la VSV, ces chefs des partis politiques ont été inquiétés et humiliés d’une façon ou dune autre.

 

En effet, malgré les fonctions officielles importantes qu’ils ont exercées dans les institutions de la République, Charles Mwando Nsimba (ancien 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale,...), Olivier Kamitatu (ancien Ministre du Plan,...), Gabriel Kyungu Wa Kumwanza (Président de l’Assemblée Provinciale du Katanga), Christophe Lutundula (Député National), Pierre Lumbi (ancien Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité),continuent de payer le prix de leur liberté d’expression et d’opinion et d’être vilipendés, dénigrés menacés après révocation ou démission de leurs fonctions, Les bureaux de l’ancien ministre du plan, M. Olivier Kamitatu et de l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, M. Charles Mwando Nsimba auraient été scellés et encerclés par de nombreux policiers; la résidence du député national Christophe Lutundula a été encerclée et l’équipement de la station de radio appartenant à ce dernier a été saisi par le responsable de l’ANR à Katako Kombe, province de Sankuru (dans l’ex province du Kasaï Oriental), le Président de l’Assemblée provinciale du Katanga, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, a été dépouillé de sa garde rapprochée alors qu’il exerce encore sa fonction, indique la VSV dans sa déclaration lue par son coordonnateur.

Pour elle, toutes les personnalités ayant exercé des fonctions officielles doivent être impérativement protégées, sécurisées et respectées, comme sous d’autres cieux, en tout temps et en toutes circonstances, non seulement pour leur contribution à la gestion de la chose publique, mais également en tant que détentrices de certains secrets d’Etat, et ce, quelles que soient les divergences qui les opposent aux gouvernants de la RD Congo.

De même, tous les officiels dont les députés nationaux, sénateurs, ministres, maires de ville, etc, s’étant déclarés solidaires avec les chefs de leurs partis politiques en démissionnant ou en faisant des déclarations publiques de soutien à leurs “ autorités morales “, doivent être sécurisés et ne peuvent nullement faire l’objet de menaces ni contre eux- mêmes, ni contre leurs membres de famille et proches ainsi que leurs biens. La VSV demande également aux partis politiques dont certains membres se sont désolidarisés de la position de leurs autorités morales de considérer cela comme une expression de la démocratie qui veut que toute personne jouisse de la liberté de choix.

Pour autant, elle dénonce les tentatives de restauration de la pensée unique pressenties lors de la chasse contre d’autres membres des partis au pouvoir qui s’étaient prononcés contre la révision de la Constitution de la RD-Congo et contre un troisième mandat du Chef de l’Etat, Joseph KABILA. C’est le cas notamment de Jean-Claude Muyambo, Vano Kiboko, Francis Kalombo... La liberté d’expression a coûté aux deux premiers l’arrestation suivie de la condamnation sous divers prétextes et à Francis Kalombo l’exil forcé.

 

Par ailleurs, la VSV condamne fermement la fragilisation de la démocratie en RD-Congo à travers la déstabilisation de certains partis politiques par le débauchage en échange des postes juteux. Elle dénonce également les discours de certains membres de la Majorité au pouvoir qui s’attaquent aux anciens membres exclus de la MP de s’en être détournés après qu’ils aient profité de leurs postes. Elle en appelle aux autorités rd-congolaises d’accepter la divergence et surtout de se mettre à l’écoute des populations rd-congolaises en vue de contribuer tous à la consolidation de la démocratie et à l’avènement de l’Etat de droit en RD-Congo.

 

En conclusion, elle exige des autorités rd-congolaises la sécurisation, sans faille, de tous les responsables et membres du G7, de tous les membres de l’opposition politique rd-congolaise les défenseurs des droits humains ainsi que les journalistes quels .que soient leurs points de vue divergents quant au déroulement du processus électoral et à la gestion de la chose publique en RD-Congo. Elle exige enfin la restitution immédiate et sans condition de l’équipement de la radio appartenant à l’honorable Christophe Lutundula à Katako Kombe, en province de Sankuru.

 

Par Clément Tshiaba