La SADC veut limiter le trafic de personnes au sein des pays membres. Elle entend, pour ce faire, associer les médias dans cet effort sous-régional. C’est l’engagement pris à Gaborone au terme d’un atelier.
Dans le cadre de la lutte contre le trafic d’êtres humains, le secrétariat exécutif de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a organisé, du 15 au 17 juin à Gaborone (Botswana), un atelier régional de formation des formateurs à l’attention des professionnels des mé1ias des Etats membres.
Financées par l’Union européenne (UE), ses assises se sont fixé pour objectifs de « introduire les médias aux questions de la criminalité transnationale organisée en mettant un accent particulier sur la traité de personnes, le trafic illicites de migrants et la migration clandestine; orienter les organes de presse sur l’état des lieux du trafic de personnes dans la région de la SADC». C’est aussi encourager le plaidoyer des médias afin « d’influencer et susciter l’intérêt du public et des décideurs politiques, grâce à une couverture responsable, cohérente des questions relatives à la traité de personnes ».
En initiant cet atelier, a SADC visait également ‘à amener les professionnels des médias à devenir capables de « dégager la différence entre la traite de personnes, le trafic illicite de migrants et la migration clandestine ».
Au niveau de la SADC, l’on est d’avis que, parmi les facteurs qui favorisent la traître de personnes dans la région, il y a notamment la pauvreté, le chômage et les perspectives génératrices de revenus. De ce point, la SADC note que la question de trafic d’êtres humains constitue un problème de sécurité publique en Afrique australe, voire dans d’autres régions du monde. Les victimes de ce phénomène se comptent généralement parmi les femmes et les enfants. Cette catégorie sociale est utilisée aux fins d’exploitation sexuelle et de servitude domestique. Quant aux hommes, ils sont soumis aux travaux forces.
Pour combattre ce fléau la majorité des pays membres de la SADC ont élaboré des lois spécifiques sur cette activité criminelle. Cependant, leur application est encore au stade du balbutiement.
En ouverture des travaux, le représentant du secrétaire exécutif de la SADC, Joseph Pitso, a indiqué que le renforcement des capacités dés journalistes dans ce domaine « est une priorité pour la SADC ». Selon lui, en tant que partenaires clés, les médias doivent être en mesure de définir clairement le trafic de personnes et les migrants clandestins. Ce, avant d’inviter les participants à partager leurs expériences sur cette question.
De son côté, l’ambassadeur de la délégation de l’UE à la SADC, Alexander Baum, a relevé que « le phénomène de la traité de personnes est devenu une question mondiale ». Aussi a-t-il souligné l’importance de parvenir dans la région de la SADC à créer une synergie, estimant que « tous les pays sont concernés: par ce phénomène qui est une violation des droits humains ».
En ce qui concerne l’état des lieux, il a rappelé que pour éradiquer cette activité1 une résolution a été adoptée en 2011. « C’est inacceptable que des personnes soient achetées à l’instar de la marchandise au 21éme siècle », a-t-il déclaré.
Le représentant du ministre de la Défense et de la Sécurité de Botswana, M. Ikwathaeng Bagopi, a estimé qu’« il est important que les pays de la SADC se mettent ensemble pour lutter contre la traite de personnes », rappelant, pour ce faire, que « le rôle des médias est indispensable ». D’où, la tenue, selon lui, de cet atelier dans la mesure où les organes de presse ont la capacité d’atteindre un public large. Profitant de l’occasion, il a lancé un appel pathétique aux médias. « Les médias doivent comprendre la complexité de ce crime, informer objectivement la population et influencer les décideurs pour son éradication », a-t-il suggéré.
Outre ces discours protocolaires, les participants ont suivi des exposés et images sur le trafic de personnes et le trafic illicite de migrants. Le premier désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil des personnes, par le recours à la force ou à d’autres formes de contraintes, par enlèvement, fraude... pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre dans le but d’exploitation. Le second est le fait d’assurer, afin d’en tirer directement ou indirectement un avantage financier ou matériel, l’entrée illégale dans un Etat, d’une personne étrangère à ce pays.
A noter que la cérémonie d’ouverture a été présidée par le représentant du ministre botswanais de la Défense et de la Sécurité. La modération a été assurée par Mukundi Mutasa, charge de programme, de recherche, information et documentation de la SADC.
Par Albert TSHIAMBI DE RETOUR
DE GABORONE (BOTSWANA)