l est plus que nécessaire de mettre en œuvre un certain nombre d'interventions et d'initiatives, pour réagir face au changement climatique et améliorer les conditions de vie sur le continent africain. Les Programmes phares régionaux (RFP) font partie de ces interventions.
Afin d'atteindre l'objectif ambitieux de la 21ème édition de la Conférence des parties (COP21), visant à limiter le réchauffement climatique à 2°C et à minimiser les impacts négatifs du changement climatique, les cinq programmes phares paraissent comme une solution pour le continent africain.
Parrainée par le Président de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (AMCEN) et le Ministre de l'environnement de la République arabe d'Égypte, l'agence NEPAD) a organisé un événement en marge de la COP21, pour mieux faire connaître les RFP et discuter de moyens pratiques permettant de mettre en œuvre ces programmes.
« Aucun pays ne peut maîtriser les risques liés au climat qu'il encourt par lui-même. Selon les prévisions, les régions sèches et arides vont s'étendre de 10 % d'ici 2030 », a expliqué, jeudi 10 décembre à Paris, Estherine Fotabong-Lisinge, directrice de la mise en œuvre et de la coordination des programmes du NEPAD.
Elle a affirmé que, « le changement climatique représente à la fois un défi et une opportunité puisqu'il aura également un impact conséquent sur le secteur agricole en Afrique, les agriculteurs africains risquant de perdre leurs terres agricoles ».
Une lutte complexe
Lors de l'ouverture de l'événement parallèle, Estherine Fotabong-Lisinge a également mentionné la « complexité » de la lutte contre le changement climatique et le « besoin d'un effort » fourni par l'ensemble des acteurs, à tous les niveaux. « Les RFP ont incité les pays africains à se rapprocher pour relever les défis liés à l'environnement et au développement durable », a-t-elle indiqué.
Cet événement parallèle a permis de produire un rapport sur l'avancement de la mise en œuvre de ses cinq programmes phares : le Partenariat pour l'économie verte africaine (AGEP) ; l'Adaptation au changement climatique basée sur une gestion durable des terres, la désertification, la biodiversité et les écosystèmes (LDBE) ; le Partenariat pour la consommation et la production durables (SCP) en Afrique ; le Programme africain pour le développement des énergies durables ; et l'Évaluation environnementale intégrée en Afrique pour le développement durable.
Intervenant lors de cet événement, Mohamed Abdel-Monem, conseiller spécial du président de l'AMCEN, a dressé le bilan des négociations en cours sur le changement climatique, qui sont entrées dans une phase critique en vue d'un accord lors de la COP21.
Il a souligné le besoin de redoubler d'efforts pour lutter contre le changement climatique, puisque les économies africaines dépendent largement des secteurs sensibles au climat tels que l'agriculture. « Le changement climatique aura des conséquences graves et néfastes sur de nombreux leviers de développement en Afrique et menace les économies et les conditions de vie d'un grand nombre de pays africains » explique Mohamed Abdel-Monem.
Les participants ont mis l'accent sur le fait que la lenteur du déboursement de fonds pour les projets d'adaptation était une cause d'inquiétude majeure et ont souligné le besoin d'augmenter les financements provenant de ressources africaines.
Ils ont insisté sur la nécessité pour les pays africains de se préoccuper des répercussions néfastes du changement climatique, tout en se saisissant des opportunités économiques liées à ces enjeux.
L’agence de planification et de coordination du NEPAD (NPCA, Planning and Coordinating Agency), est un organisme technique et un vecteur de développement pour l'Union africaine (UA). La NPCA est en charge de la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD, New Partnership for Africa’s Development), un cadre stratégique pour le développement socio-économique panafricain.
Afin de relever les défis majeurs auxquels fait face le continent, la NPCA facilite et coordonne les programmes et les projets de développement, en mettant en place des partenariats ainsi qu'en stimulant la mobilisation de ressources et la gestion de la recherche et des connaissances.