Le député Clément Kanku préoccupé par la vente illicite des produits pharmaceutiques

Lundi 11 mai 2015 - 14:34

Le député national Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua a demandé, vendredi 8 mai dernier, dans une question orale avec débat, au ministre de la Santé publique d’éclairer les membres de l’Assemblée nationale sur la lutte contre les faux médicaments et les charlatans qui proposent toutes sortes de thérapie à la population congolaise.

Selon cet élu du peuple, cette vente illicite s’opère sans que l’Etat n’exerce un véritable contrôle de qualité pour déterminer la fiabilité de ces produits et thérapies, au moment où les populations sont exposées à toute forme d’escroquerie et abus qui mettent en péril leur santé.

« Quel est l’état des lieux du secteur des médicaments importés et fabriqués sur place ? Quelles dispositions prenez-vous pour protéger la population contre les faux médicaments, les charlatans, les médicaments périmés et les médicaments mal conservés et vendus par des personnes non habilitées ? Quelles dispositions prenez-vous pour règlementer l’exercice de la vente des médicaments à travers les pharmacies et autres dépôts pharmaceutiques ? », a-t-il précisé.
Dans sa réponse, le ministre de la Santé publique a, d’entrée de jeu, retracé l’historique du secteur pharmaceutique en République, où l’anarchie a commencé avec les pillages des années 90, suite à la destruction des dépôts publics de médicaments.
Il a annoncé le dépôt imminent à l’Assemblée nationale d’un projet de loi devant régir le secteur pharmaceutique, l’ancienne loi étant devenue obsolète.

Le ministre a également présenté les actions menées pour assainir le secteur, ajoutant que la réussite de ces actions nécessite l’implication de toutes les forces vives de la nation.
Appelé à ouvrir le débat, l’auteur de la question orale avec débat a déclaré qu’il était resté sur sa soif et que l’attitude du gouvernement frise la non assistance à une population en danger.

Il a demandé au ministre de la Santé ce qu’il fait exactement pour encourager la production locale des médicaments, dont il a reconnu la faiblesse, et décourager la violation de l’arrêté ministériel régissant le secteur pharmaceutique congolais.

Pour sa part, le député national Emery Okundji a recommandé le renforcement de la sensibilisation pour convaincre la population de ne pas acheter des médicaments douteux, la création d’un module d’enseignement sur les faux médicaments dans les établissements académiques, la création d’une brigade de lutte contre les faux médicaments.

Plusieurs autres intervenants ont soulevées des préoccupations et formulé des recommandations.
Pour réunir des éléments de réponse à ces préoccupations, le ministre a sollicité et obtenu un délai de quelques heures, allant jusqu’à ce lundi 11 mai.

Par Marcel TSHISHIKU