Insécurité et gestion des fourrières à Kinshasa : les députés rejettent le rapport d’audition du ministre provincial de l’Intérieur

Samedi 21 juin 2025 - 20:02
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L’Assemblée provinciale de Kinshasa a tenu une séance plénière, ce vendredi 20 juin 2025, consacrée à la présentation et l'examen des rapports issus des auditions du ministre provincial de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, ainsi que celui du Partenariat Public-Privé, Commerce, Petites et Moyennes Entreprises et Industries.

Présentés par la Commission Environnement et aménagement du territoire, les rapports reprenaient plusieurs répliques du ministre de l’Intérieur, auditionné, sur des sujets majeurs tels que la gestion des fourrières et l’insécurité persistante dans la capitale.

Dans sa lecture, le député provincial Israëlo Kabemba, rapporteur de ladite commission, a présenté les avancées évoquées par le ministre de l’Intérieur, Thierry Tshitenga Kabuya, sur la question des véhicules abandonnés sur les artères principales, notamment la création de la Régie des fourrières et du contrôle technique de Kinshasa (RRCT).

« Pour éradiquer le phénomène des véhicules abandonnés sur les grandes artères de la ville, il a été pris l’arrêté du 10 mars 2020 relatif à la procédure d’évacuation et d’enlèvement de ces véhicules. Par la suite, l’arrêté du 20 mars 2025 a permis la création, l’organisation et le fonctionnement de la Régie des fourrières et du contrôle technique de Kinshasa, en sigle RRCT. Cette régie vise non seulement la proposition d’une nouvelle réglementation, mais aussi la régulation du secteur et l’application des mesures relatives à l’enlèvement des véhicules abandonnés. Actuellement en cours d’installation, la RRCT constitue une réponse efficace à la problématique des fourrières », a-t-il indiqué.

Au sujet de l’insécurité dans la ville, le rapporteur de la commission Environnement et aménagement du territoire a renseigné que malgré les efforts engagés par les autorités, les défis subsistent encore, dont le manque de moyens financiers.

« Le phénomène d’insécurité n’est pas totalement éradiqué dans notre société, car le comportement humain face à l’insatisfaction engendre de nombreux changements. Les données en notre possession montrent que le "kuluna" représente les risques les plus élevés pour la population kinoise, suivis des vols par effraction, des assassinats policiers et des braquages. Grâce à notre vision managériale axée sur les facteurs de risque, des réductions notables de la criminalité ont été observées, avec l’implication remarquable des autorités nationales dans l’opération Ndobo. Toutefois, plusieurs obstacles subsistent : manque de moyens financiers, faibles effectifs policiers et absence de fonds secrets de recherche », a-t-il rapporté.

À l’issue des échanges, la plénière a adopté le rapport de l’audition du ministre du Partenariat Public-Privé, Commerce, PME et Industrie moyennant quelques amendements et rejeté celui du ministre de l’intérieur, estimant que le rapport ne relevait pas de la compétence de la commission saisie.

Le député provincial Nicolas Wemakoy, élu de Ngaliema, a souligné parmi les raisons du rejet, le respect du règlement qui stipule que chaque commission doit travailler dans les limites de ses spécialités.

« Comme vous le savez, il n’y a pas eu de défiance dans l’Assemblée provinciale de Kinshasa, entre autres, l’interpellation, la question orale avec débat, la motion de défiance, tout comme l’audition en commission. Notre commission Environnement et aménagement du territoire a auditionné le ministre provincial de l’Intérieur sur un certain nombre de points. Après cette audition, les rapports ont été soumis à la plénière. Celle-ci a estimé que la matière traitée ne relevait pas de la compétence de cette commission, parce que le règlement est clair, chaque commission doit travailler dans les limites de ses spécialités. N’étant pas de sa compétence, la plénière a décidé de ne pas voter ces rapports. Cela signifie que, juridiquement parlant, ces rapports sont comme inexistants. En d’autres termes, c’est comme si les ministres provinciaux n’avaient jamais été auditionnés, car la plénière est souveraine », a-t-il expliqué.

Il a, par ailleurs, rappelé l’engagement des élus à accompagner le développement de la ville de Kinshasa, à l’instar des autres grandes villes comme Kolwezi.

« Tous, nous sommes animés par un même souci, le développement de notre ville. C’est pourquoi nous travaillons avec détermination pour aider notre gouvernement provincial à se relever, à marcher dans les pas des autres grandes villes comme Kolwezi, afin que Kinshasa connaisse un réel renouveau. Nous faisons face à des problèmes sérieux, braquages à répétition, insalubrité chronique, érosions, dégradation des routes secondaires… Nous voulons apporter des solutions concrètes à ces difficultés afin de garantir la paix et la sécurité de nos électeurs », a-t-il déclaré.

Concernant l’audition du ministre de Partenariat Public-Privé, Commerce, Petites et Moyennes Entreprises et Industries, Fiston Lukwebo, la commission s’est félicitée des éléments de réponses lui fournis par ce dernier.

Grâce Kenye