LE CDC MOKONDA BONZA POUR LE RESPECT DE LA CONSTITUTION

Mercredi 30 décembre 2015 - 06:13

Il dit non au dialogue, à condition qu’il conduise à la tenue des élections dans les délais.
C’est hier, au siège de la « Convention des démocrates chrétiens " (CDC) sis avenue-Victoire, dans la commune de Kasa-Vubu, à Kinshasa que son Président national, le Pr Florentin Mokonda Bonza, élu des élus du Bas-Uélé a donné une interview exclusive aux chaînes de Télévisions "RTNC ", " RTVS1 " et au quotidien " Forum des As". On retient en gros qu’il fait un jugement sévère de l’action du gouvernement Matata pour l’année 2015.

Florentin Mokonda s’oppose au dialogue qu’il juge « sans fondement et inopportun en ce moment ». Sauf naturellement si ce forum débouche sur une option claire d’organiser les élections dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire en novembre.
Il relève qu’on a organisé les élections en 2006 et en 2011 sans le dialogue. Le problème, c’est dans le respect de la Constitution et les lois de la République. C’est ainsi qu’il salue les initiatives de loi visant à sécuriser les anciens Présidents de la République, bien qu’ils soient sénateurs à vie. Mokonda milite donc pour le respect strict des délais constitutionnels afin de conduire à l’alternance démocratique en décembre 2016.

BEAUCOUP D’APPREHENSIONS POUR L’ANNEE 2016
Il a cependant beaucoup d’appréhensions pour cette année 2016 qui commence après-demain et souhaite qu’elle soit effectivement une année électorale sans coup férir. Sur le discours du chef de l’Etat sur l’état de la Nation devant le Congrès, Florentin Mokonda ne comprend pas du tout la posture affichée par le Président Joseph Kabila. Ce dernier a dit que tout va bien au pays. Ce discours-là a été proposé au chef de l’Etat pour le mettre en difficulté avec le Congo profond, estime le sénateur. Il se pose la question de savoir si l’objectif de ceux qui ont conçu ce discours était de le mettre en phase ou en déphasage avec le quotidien des populations.
Le Président Kabila parle du taux de croissance. Là, Mokonda réagit en Professeur d’Economie et aborde la question économique sur la croissance. Il poursuit que la croissance est le fruit du travail des Congolais. Il part du PIB qui est la sommation des richesses produites au pays par les nationaux et les étrangers.
« Le peuple congolais s’est-il enrichi dans quelles proportions », interroge-t-il. Et de répondre lui-même par la négative. C’est ici où la croissance devient pour Florentin Mokonda Bonza un simple slogan qu’on entend depuis 2006. Pour avoir la vraie croissance, il faut calculer le revenu national, le PNB par habitant.
Pour avoir le PNB, on soustrait du PIB les revenus des étrangers en y additionnant ceux des transferts des Congolais de l’étranger et on le divise par le nombre de la population. C’est cela qui donne une idée de la croissance. L’élu des élus du Bas-Uélé recommande au gouvernement de faire ce calcul.
En ce moment-là, on verra si la croissance de 6%, 7%...apporte quelque chose au quotidien des Congolais. On verra comment cette croissance ne profite qu’à une poignée de Congolais qui sont toujours en voyage à l’étranger et non aux Congolais de Ngaba, de Kingasani, du Camp-Luka et des contrées reculées de l’arrière-pays.

L’ACCESSION DE LA RDC AU CARRE DES PAYS EMERGENTS
Le cheminement est le même pour l’accession de la RDC au carré des pays émergents. Il y a des conditions pour y arriver comme par exemple les infrastructures, l’énergie électrique et l’industrie. La RDC continue à exporter les produits bruts, alors qu’il faut des produits manufacturés qui viennent de l’industrie.
Au volet de la paix, Mokonda Bonza constate avec amertume qu’il y a encore quelques poches d’insécurité à l’Est du pays entre autres une bonne partie du Nord-Kivu, dont Beni et aussi dans l’Ituri. Dans le secteur de l’enseignement, le gouvernement avait annoncé au Parlement la construction de 1000 écoles par an.
Aujourd’hui, le projet s’étend sur 5 ans pour les 1000 écoles. Quant à l’eau et à l’électricité, elles sont comme une denrée rare même dans des quartiers huppés de Kinshasa.

L’ENROLEMENT DES JANVIER 2016 DES NOUVEAUX MAJEURS
En ce qui concerne le "Front citoyen-2016 ", la CDC soutient toute démarche qui vise le respect de la Constitution et l’alternance en 2016. Le parti a son identité tout en prenant part à ces initiatives. La CDC exige de la CENI l’enrôlement dès janvier 2016 des nouveaux majeurs qui sont estimés à 7 millions de personnes.
Le gouvernement doit doter la CENI de ressources financières suffisantes pour mener à bien cette opération d’enrôlement des nouveaux majeurs. Sur la référence de la gestion du Maréchal Mobutu, Mokonda Bonza qui est l’un de ses anciens directeurs estime qu’il est inutile de continuer de parler du Maréchal Mobutu qui a géré le pays à sa manière. Il y a un autre pouvoir depuis 18 ans.
C’est qu’il faut, ce sont les leçons qu’il faut tirer de cette gestion afin que le régime actuel ne puisse marcher sur les mêmes travers. Il ne faut pas reproduire ce que le Maréchal Mobutu a fait en mal. S’il avait mal géré le pays, il ne faut pas que les dirigeants actuels et à venir gèrent mal le pays. S’il avait été dictateur, il ne faudra pas que les dirigeants actuels et à venir soient dictateurs.
S’il était sanguinaire, les dirigeants actuels et à venir ne doivent pas être sanguinaires, de même s’il était détourneur, on cesse de détourner. C’est comme cela qu’on peut tirer les leçons de la gestion du Maréchal Mobutu en évitant de commettre les mêmes erreurs que lui.
En rapport avec l’année 2016 qui s’annonce explosive, le Président de la CDC forme le voeu de voir cette année devenir une année de paix et d’espérance qu’en novembre 2016 il y aura des élections dans la sérénité comme on vient de le voir dans d’autres pays comme le Burkina Faso où le nouveau Président démocratiquement élu a prêté serment hier. KANDOLO M.