La motion de défiance contre le vice-Premier ministre Thomas Luhaka rejetée

Lundi 11 mai 2015 - 14:44

La motion de défiance initiée contre le vice-Premier ministre, ministre des Postes, télécommunications et Nouvelles Technologies de l’information et de la Communication a été rejetée le vendredi 8 mai dernier par les députés nationaux. Cela à cause de l’absence du porte- parole des signataires, le député national Albert Fabrice Puela, membre du groupe parlementaire « UDPS et alliés ».

En début de la séance plénière à l’audition de cette motion de défiance, le président de l’Assemblée nationale a lu, à l’attention de l’Assemblée plénière, une correspondance envoyée au Bureau de la chambre basse par les membres du groupe parlementaire « UDPS et alliés » et portant suspension de ce groupe des travaux de cette chambre législative.

Violation du règlement intérieur

Dans cette correspondance, le groupe parlementaire « UDPS et alliés » a fustigé la violation du règlement intérieur de la représentation nationale en rapport avec l’examen de la motion de défiance ayant avorté quelques auparavant, suite à une motion incidentielle soulevée par Ramazani Chadari, président du groupe parlementaire « PPRD et alliés ». Cette dernière motion de défiance était initiée par les députés membres de l’Opposition politique contre le vice-premier ministre, ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité.

C’est pourquoi, le groupe parlementaire « UDPS et alliés » a déclaré que « les prérogatives de l’Assemblée nationale sont bafouées sous la direction du chef de cette institution, Aubin Minaku, et qu’une mise au point devait être faite avec les députés de l’Opposition, avant la reprise de leur participation aux travaux ». Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale a expliqué que le Règlement intérieur ne précise pas si une motion incidentielle peut arrêter une motion de défiance. Il a annoncé la mise en place d’une commission chargée de débattre quelques dispositions du Règlement intérieur, dont la révision est imminente.

Dans sa motion d’ordre soulevée le même vendredi, le député Noël Botakile a beau appeler l’Assemblée plénière à charger un des signataires présents dans la salle de lire la motion de défiance contre le vice-premier ministre Thomas Luhaka.

Par ailleurs, son collègue Henri Thomas Lokondo a, dans une autre motion d’ordre, exprimé son indignation et invité le Bureau de l’Assemblée nationale à faire autant dans une correspondance au groupe parlementaire « UDPS et alliés » qui, de son avis, aurait dû informer les élus du peuple de sa mesure de suspension de sa participation aux travaux de la chambre basse avant.

L’opinion retiendra que, dans la motion de défiance ainsi avortée, l’Opposition politique reproche au vice- premier ministre, ministre n charge des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication « d’atteintes aux droits et libertés fondamentaux de la personne, d’amateurisme et incompétence caractérisée dans la gestion des télécommunications en RD Congo, notamment pendant les évènements du 19 au 25 janvier 2015, ayant entraîné la coupure des signaux Internet, du service de messagerie instantanée (SMS) ainsi que le bouchage des numéros de téléphone de nombreuses personnalités, principalement de l’Opposition et de la société civile, en violation totale des textes en vigueur en la matière ».

Libertés individuelles restreintes

Selon les signataires, cette situation « malheureuse et délibérée » a contribué à restreindre gravement les libertés individuelles pourtant garanties par la Constitution Elle a eu des répercussions négatives comme la fragilisation de l’économie nationale et l’exposition de certains sites Internet à l’insécurité. Elle a privé au peuple, notamment les étudiants et chercheurs, d’un moyen facile d’accès à la formation et à l’information, au moment où aucune bibliothèque moderne n’est installée dans les écoles, universités, entreprises... « Le vice-Premier ministre, .ministre en charge de ce secteur ne peut se dérober ni se départir de sa responsabilité qui est évidente, en arguant qu’il n’aurait pas été associé à cette prise de décision », ont conclu les signataires.

Par Marcel TSHISHIKU