Les initiatives des consultations pour, officiellement, tenter de débloquer le processus électoral se multiplient. Mais, les objectifs cardinaux ne sont toujours pas les mêmes. En juin 2015, le Président Joseph Kabila a initié des consultations devant aboutir à un dialogue politique national pour des élections apaisées. Dans la foulée, les Gouverneurs de province, fin mandat, dans une anxieuse attente d’éventuelles nominations comme Commissaires spéciaux à la tête de 21 nouvelles provinces, ont conduit des consultations dans l’hinterland. Devant les contradictions difficiles à surmonter, l’ONU a essayé de reprendre la main, en décembre dernier. L’Eglise catholique a repris le flambeau, peu avant les fêtes de fin d’année et de nouvel an. Les prélats n’ont pas encore rendu publiques leurs conclusions que les Eglises de réveil sont entrées dans la danse. La CENI, pouvoir organisateur des élections, n’est pas en reste. Son Président, Corneille Nangaa, échange avec les Chefs des Confessions religieuses, tous membres de la CIME. Ceux-là mêmes qui avaient porté sa candidature, après l’opposition et le retrait des catholiques. Qui, finalement, doit montrer au peuple congolais la direction à suivre ? Les Institutions de la République, elles, se sont désacralisées. Fanatiques par essence, les chefs des Confessions religieuses se sont, pour la plupart, disqualifiés et apprennent à se neutraliser comme des petits soldats des causes inconnues. Si l’on n’y prend garde, on fonce droit au mur. La présence dans les cercles du pouvoir, également dans l’opposition, des individus qui ont été au centre de toutes les crises que connaît la RDC depuis les années 90, n’inspire pas confiance. Ce qu’on appelle classe politique en RDC compte parmi les dernières, du point de vue qualitatif, en Afrique. A un moment où à un autre, il faudra que ceux qui aiment la RDC se décident à prendre les choses en mains.
Les festivités de nouvel an passées, le débat autour du processus électoral a repris ses droits en RDC. Les Congolais veulent savoir ce qui va se passer en 2016, une année essentiellement électorale. Des craintes justifiées dans la mesure où le pouvoir organisateur des élections donne l’impression de naviguer à vue. Le Président de la CENI a lancé des consultations avec les chefs des Confessions religieuses pour se faire une idée sur le niveau des élections à privilégier. Certains lui ont proposé de commencer par les locales. C’est le cas des Eglises dites indépendantes du Congo. Une position largement soutenue par la Majorité au pouvoir. Mardi 5 janvier 2016, Corneille Nangaa est allé à la rencontre de l’Archevêque Orthodoxe Nikiforos Micradianannitis. Son programme prévoit prochainement des rencontres avec l’Eglise Kimbanguiste, les Eglises de Réveil, l’ECC et l’Armée du Salut. S’il y a lieu de saluer la démarche du Président de la CENI, on peut, tout de même, s’interroger sur l’efficacité de sa stratégie. A l’exception de l’Eglise catholique, toutes ces Confessions religieuses siègent à la CIME, une structure qui travaille directement avec la CENI. On ne peut, dans tous les cas, s’empêcher de parler d’un double emploi.
Par ailleurs, les autres Institutions du pays ont presque abdiqué. Tout le monde est dans l’attente d’une solution miracle qui proviendrait du dialogue. Lequel, malheureusement, ne fait pas encore l’unanimité quant à son opportunité et sa finalité.
La Pros.