Député national élu de Kinshasa, l’honorable Patrick Muyaya, dépité par les massacres à répétition commis à Beni dans le Nord-Kivu, n’a pu s’empêcher de prendre sa plume et de s’adresser au président américain Barack Obama. Dans une correspondance collective, datée du 22 mai, coécrite avec 9 autres de ses collègues députés, l’élu de Kinshasa veut attirer l’attention du président Obama sur la situation inacceptable du Nord-Kivu. Objectif de cette missive : impli¬quer davantage les USA afin prévenir la recrudescence de l’insécurité dans la région des Grands-Lacs.
Avec près de 400 morts civiles, tuées de manière violentes parfois à l’arme blanche (machettes notamment), les habitants de Béni et ses environs vivent un véritable drame humanitaire face au¬quel l’Etat rd-congolais est impuissant car malgré la descente de ses plus hautes autorités : président de la République, premier minis¬tre et ministre de l’intérieur notamment, les tueries de masses se poursuivent. Ail¬leurs dans la même prov¬ince, le tableau sécuritaire est tout aussi sombre. Dans les territoires de Rutshuru, de Masisi, de Walikale et de Lubero et dans la ville de Butembo, l’insécurité bat son plein. Viols, pillag¬es, tueries, kidnapping, et déplacements des popula¬tions sont devenus mon¬naie courante déplore-t-il. Voilà pourquoi, il demande au président américain de nommer au plus vite un autre émissaire dans les Grands-Lacs en remplace¬ment du sénateur Russ Fe¬ingold. Cette démarche ras¬sure l’honorable Muyaya ne vient pas en opposition avec les efforts déployés par le gouvernement pour pacifier l’est. C’est plutôt un appoint. Et les derniers développements malheu¬reux au Burundi confortent la position de Muyaya car personne n’arrive à faire en¬tendre raison à Nkurunziza, le président burundais. Son entêtement déverse en RD-Congo des réfugiés supplé¬mentaires ce qui est un au¬tre facteur de déstabilisation de la région des Grands- Lacs. Lire ci-dessous la cor¬respondance de l’honorable Muyaya au président améri¬cain. (Lire ci-dessous la lettre ouverte des élus à Obama).
MATTHIEU KEPA