Les Etats-Unis d'Amérique (USA) envisagent des actions militaires contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) qui déstabilisent l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) si elles ne sont « pas désarmées jusqu'à janvier 2015 ».
« Nous analysions la possibilité de recourir à des actions militaires au cas où les FDLR ne désarment pas jusqu'à janvier comme elles ont promis dans l'Accord de paix qu’elles ont signées », a déclaré lundi 20 octobre 2014 à Luanda l’Envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs, Russel Feingold au sortir d’un entretien avec le vice-président de la République de l’Angola, Manuel Domingos Vicente.
Après avoir rappelé que « la région avait décidé un moratoire de six mois aux FDLR pour qu’elles désarment ou fassent face à des actions militaires », il a déclaré que lui et son hôte angolais ont « conclu, après trois, que ce groupe rebelle ne respectait pas les recommandations sur son désarmement ».
En effet, les pays de la région des Grands Lacs (CIRGL) et de l'Afrique australe (SADC) ont convenu, le 3 juillet 2014 à Luanda, d’accorder un délai supplémentaire de « six mois » aux FDLR pour qu'ils désarment volontairement.
Aux termes du communiqué final des ministres de la CIRGL et de la SADC, la réunion ministérielle conjointe a « pris acte de la décision des FDLR de se rendre et de déposer les armes volontairement ».
Elle appelle à « un renforcement du mécanisme créé pour l'évaluation et la mise en œuvre du processus de désarmement et de rapatriement vers le Rwanda ».
« La reddition et le désarmement volontaires doivent être effectués dans les six mois environ à compter du 2 juillet 2014, une évaluation vérifiable étant menée à mi-parcours », précise le communiqué.
Une autre recommandation exige « des FDLR d'effectuer leur reddition complète dans le délai fixé et les avertir des conséquences militaires qui découleront de leur non-respect du délai convenu ».
« Des mesures militaires pour que les FDLR assument les conséquences »
Russel Feingold, qui a accusé les membres des FDLR de « commettre de nombreux crimes contre les habitants de l'Est de la RDC », a dévoilé qu’« il a été décidé », au cours de son entretien avec le vice-président angolais Manuel Domingos Vicente et le ministre angolais de la Défense João Lourenço, de « prendre des mesures militaires pour que les FDLR assument les conséquences de la non observation des accords signés ».
Selon l’Angop, « Russell Feingold a souligné que les actions militaires devraient être une combinaison entre les forces de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la République Démocratique du Congo (MONUSCO) et de la région des Grands Lacs ».
Réunis en Mini-sommet le 25 mars 2014 à Luanda à l’invitation du président angolais José Eduardo Dos Santos, président en exercice de la CIRGL, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) avaient « adopté une approche globale dans la lutte contre toutes les forces négatives en tenant compte du rôle de l’exploitation et de la commercialisation des ressources naturelles dans l’alimentation des activistes des forces négatives encore actives dans la région ».
Ils avaient décidé de « renforcer la coopération régionale et internationale en vue de l’identification et de la neutralisation des chefs de toutes les forces négatives ».
Après avoir « félicité le gouvernement de la RDC pour les résultats obtenus » en l’encourageant « à entreprendre et à poursuivre les mêmes actions contre les FRDL », le Mini-sommet avait recommandé « un rapatriement continu de ceux qui sont prêts à être désarmés et à retourner volontairement » et d’« engager d’urgence des actions militaires contre ceux qui ne veulent pas être désarmés, conformément aux recommandations des chefs d’Etat-major ».