Nous avons la technologie et le financement", a déclaré le directeur de l’Investissement
international Wang Yu.
C’est par avion que le Président de la République est arrivé le 4 septembre 2015 à Yichang, deuxième grande ville de la province du Hubei, au centre de la Chine, en provenance de Beijing où, près de quatre heures plus tôt, il venait d’échanger avec le Président Xi Jinping au Grand Palais du Peuple. Avec sa superficie de 1.859.000 km² et une population estimée à 61 millions d’habitants, Hubei a tout du hub évoqué un certain 14 septembre 2011 dans le discours de Kingakati...
" Jusqu’à 2004, parmi les 500 entreprises les plus puissantes dans le monde, 228 ont investi le Hubei, dont 159 sont étrangères", signale le Bureau des Affaires étrangères de la province dans la brochure distribuée à la délégation présidentielle. Le bureau ajoute : "Le privilège géographique du Hubei se rayonne et se rayonnera dans toute la Chine. En 2014, le produit brut annuel atteint 2.700 milliards RMB (435 milliards de dollars), avec une augmentation de 9,7 %, et le PNB par habitant est de 7.600 dollars".
L’attraction pour cette province est, on s’en doute, le célèbre barrage des "Trois Gorges". Jusque-là, c’est le plus grand du monde par la production fournie, à savoir 22.000 MW.
Va-t-il jumeler avec le barrage d’Inga, comme cela se fait avec des agglomérations, des centres médicaux ou des écoles ? Ce n’est même plus un souhait car, lors de la visite du Chef de l’Etat au siège et dans les installations proprement dites du complexe hydroélectrique, les dirigeants de "Three Gorges Hydropower Plant" (TGHP), société d’exploitation du barrage, se sont ouvertement prononcés pour une participation dans la construction d’Inga 3 et même du Grand Inga.
"Nous avons la technologie et le financement", a déclaré le directeur de l’Investissement international Wang Yu, après présentation du complexe faite par le directeur général adjoint Lin Chuxue et l’éclairage sur les difficultés d’ordre géologique rencontrées dans la réalisation du projet et les données hydrologiques y prélevées.
Normal : l’expression "tailler dans le roc" y a toute la plénitude de sa signification.
En Chine, montagnes et collines rocheuses n’effraient plus. Autant sur la route Yichang-barrage des Trois Gorges que sur le chemin de fer Yichang-Hankou - c’est une succession impressionnante de tunnels et de ponts rendant fluide la circulation. Nos mont de Cristal de Matadi et nos Ngwomo du Sud-Kivu sont comme prévenus.
Alors, lorsque les experts chinois - qui ont eu tout le temps d’étudier la configuration géographique et géologique du complexe Inga - soutiennent devant le Président Joseph Kabila leur capacité de réaménager et de moderniser le barrage congolais qui "pèse" tout de même 44.000 MW (le double des "Trois Gorges"), il faut les croire. Ou lorsqu’ils affirment leur expertise de rendre navigable le fleuve Congo de Matadi à Kisangani au moyen des écluses, il faut les croire. Après tout, ils l’ont fait avec le fleuve Yantsé où circulent facilement des bateaux porte-voitures. Retenons au passage que ce projet dort depuis des lustres dans les tiroirs d’une université belge.
C’EST DESORMAIS UN ACQUIS
En définitive, la balle jetée dans le camp de la RDC attend réponse. Il revient en toute logique à la partie congolaise de lever l’option la plus pragmatique.
Dans cet ordre d’idées, quoi de plus normal que de rappeler l’engagement pris par le Président Joseph Kabila, dans son discours de Kingakati, de faire de la RDC un pool d’intelligence et de savoir-faire, un vivier de la nouvelle citoyenneté et de la classe moyenne, un grenier agricole, une puissance énergétique, un pool économique et industriel, une terre de paix et de mieux-être et une puissance régionale au cœur de l’Afrique. Engagement qui n’est réalisable qu’avec de gros investissements dans le complexe d’Inga.
Fondant sa foi sur la coopération Nord-Sud et Sud-Sud, le Chef de l’Etat vise en définitive un triangle complet qui ne le serait qu’avec la coopération Sud-Est. D’où la nécessité pour les Congolais de tourner aussi leur regard vers les puissances émergentes d’Asie au nombre desquelles, tout naturellement, la Chine (lire BALISES).
De ce fait, une visite au barrage des "Trois Gorges" devrait tôt au tard avoir lieu.
C’est désormais un acquis. De Beijing, Omer Nsongo die LEMA/PP