La situation est toujours très tendue à Béni, dans l’est de la RDC. Ce dimanche 2 novembre, des centaines d'habitants de la ville ont manifesté leur colère pendant plusieurs heures face à l'insécurité qui règne dans leur ville après une nouvelle tuerie. Dix personnes au moins tuées dans la nuit de samedi à dimanche. Les autorités ont décrété un couvre-feu pour tenter de mieux contrôler la sécurité.
Qui est responsable de ces tueries macabres ? Voilà la question que tout le monde se pose à Béni. Pour les autorités, pas de doute : il n’y a qu’un seul groupe armé actif dans la zone, les rebelles ougandais des ADF. Chaque nouvelle attaque leur est donc systématiquement attribuée.
Mais dans la ville, de plus en plus de personnes s’interrogent. Le mode opératoire de ces dernières tueries – l’usage de la machette pour tuer et le meurtre de civils en pleine ville – est différent de celui qu’a adopté la rébellion ougandaise ces dernières années. Ces éléments portent à croire qu’un autre groupe pourrait être derrière ces attaques ou que la nébuleuse ADF coopère avec d’autres personnes.
Autre élément qui vient compliquer l’enquête, aucun assaillant n’a été capturé vivant ces trois dernières semaines. Depuis septembre, il n’y a également eu presque aucune libération d’otages qui aurait pu donner des indices sur l’état de la rébellion ougandaise.
Seule certitude, ces attaques semblent destinées à créer la panique et exposer les faiblesses de l’Etat pour assurer la sécurité dans la zone. Non seulement elles ne se sont pas arrêtées pendant la visite du chef de l’Etat à Béni, mais il aura suffit de quelques heures après son départ pour que dix personnes au moins soient tuées.