Attention ! Il ne faut pas trop rêver ! Le rapport Scott Campbell, son expulsion, la contre-réaction des occidentaux, la prise de position de l’église catholique, celle du Dr Mukwege, la montée au créneau de l’opposition réclamant le dialogue, les meetings et autres marches de l’opposition, l’organisation du sit-in à Kinshasa, à l’ouverture de la 34ème Assemblée de l’Association regroupant plus de 200 Maires à travers le monde etc., rien de tout cela ne viendra arrêter le train de la révision constitutionnelle, qui a déjà pris sa vitesse de croisière. Lambert Mende Omalanga, Ministre des Médias, a été très formel : « Le peuple, souverain primaire, sera consulté par référendum. C’est lui qui va départager les uns et les autres ». A elle seule, la phrase est diserte et appelle des acteurs politiques congolais de voir comment réorienter leur discours dans l’opinion. Les caciques de la Majorité présidentielle ne se font guère d’illusions. Si quelques uns ont évolué en solo, chacun dans son terroir, tout porte à croire, qu’ils vont désormais agir à ciel ouvert. Les arguments ne manquent pas. Le Ministre des Médias l’a expliqué clairement. La Majorité a déjà réuni plus de 140.000 signatures, qui sont largement supérieures à ce que recommande la constitution, pour le dépôt de la pétition à l’Assemblée nationale. Il ne reste qu’à accomplir quelques formalités quant à ce. Autant dire que le vin est tiré. Seulement, quelques écueils semblent se dresser sur le parcours et l’on s’interroge sur le moyen, pour le pouvoir, de les surmonter. D’abord, savoir si la démarche vise tout simplement la révision constitutionnelle. Dans ce cas, s’appuyant sur l’article 218, qui ouvre la voie référendaire, quelques autres dispositions, dont celle dite verrouillée, seront inéluctablement revues. Ce qui ouvrirait la voie au Chef de l’Etat, Joseph Kabila, de briguer un autre mandat en 2016. Ce serait la suite logique et l’aboutissement de la démarche initiée. Là- dessus, plus personne, encore moins la communauté internationale, ne viendrait mettre son doigt dans la marmité. Dans le cas où l’on proposerait un autre texte au référendum, non pas pour revisiter quelques dispositions de la constitution, mais pour la changer carrément et passer de la IIIème à la IVème République, quelque chose clocherait. Soit ! Face à cette détermination affichée du pouvoir, que doit faire l’opposition ? Nul doute, qu’il faille, de sa part, se lancer dans la campagne contre le référendum. S’armer d’un paradigme puissant et fort pour mobiliser, au tant que faire se peut, pour inverser la tendance au sein de la majorité des congolais. Utiliser tous les moyens nécessaires pour atteindre les coins et recoins de ce grand et vaste pays. C’est le moment. Le vin étant déjà tiré.
La Pros.