La Majorité présidentielle (MP) n’a pas fini de panser ses plaies qu’elle doit aujourd’hui gérer, en interne, la guerre de succession au sein des bureaux de deux Chambres du Parlement Le bureau de l’Assemblée nationale a été amputé de deux membres, alors qu’au Sénat, on a enregistré un départ. La tempête s’étant apaisée, des tractations sont ouvertes de part et d’autre pour pourvoir aux postes vacants. Ceci expliquant cela, il ya donc des raisons suffisantes qu’on se bouscule au portillon. Belle occasion pour les opportunistes qui se recrutent en masse dans la MP.
La trêve n’aura été que dé courte durée au sein de la Majorité présidentielle. Alors que les séquelles de la réplique sismique de la dernière lettre de G7 au chef de l’Etat se fait encore sentir dans différents états-majors des partis et regroupements politiques de la Majorité présidentielle, la famille politique du chef de l’Etat doit aussitôt se soumettre à un dur exercice de consolider son unité.
Contre toute attente, les menaces proférées au G7 par les instances dirigeantes de la MP ont créé un mouvement de panique qui s’est soldé par une vague de démissions au sein de différentes institutions. Centre névralgique de la vie politique en RDC, le Parlement n’a pas été épargné. Les bureaux de deux Chambres ont été secoués de plein fouet. Au bureau de l’Assemblée nationale, deux départs ont été enregistrés, dont le premier vice-président Charles Mwando Nsimba (Unadef) et le rapporteur Norbert Ezadri (MSR). Le bureau du Sénat, lui, a été amputé de son rapporteur Modeste Mutinga (MSR).
D’autres, par contre, ont préféré vaguer à contre-courant de la ligne choisie par le G7. C’est le cas du questeur de l’Assemblée nationale et du 2eme vice- président du Sénat, estampillés ARC d’Olivier Kamitatu.
Hier jeudi devant la plénière de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, son président, a effleuré la question de pourvoi aux postes laissés vacants au niveau du bureau, sans toutefois aller dans les détails. Il s’est également réservé de soumettre à l’examen de la plénière les motions incidentielle et de procédure, émanant respectivement de José Makila et Emery Okundji, tous deux de l’Opposition.
Toujours est-il que, de l’avis de Minaku, une procédure devrait être lancée incessamment au niveau de l’Assemblée nationale pour combler les vacances créées au niveau du bureau. Une annonce qui ouvre la voie à une bataille qui promet d’être rude. Ces prédictions sont d’autant plus justifiées à la lumière du grand tsunami qui a frappé la MP après la dernière lettre du G7. Pris de panique et, sans doute, emporté par la passion, le bureau politique a préféré user de la voie forte, promettant un châtiment au groupe de 7.
En effet, la logique aurait voulu que le bureau politique de la MP prenne de la hauteur en traitant ce dossier avec dextérité. Au bout de compte, la raison l’a emporté sur la passion. Aux menaces ouvertement proférés par la MP, il s’en est suivi une vague de démissions.
Pour l’instant, les vagues se sont un peu apaisées. Mais, ce n’est pas pour autant que la crise est totalement dissipée au sein de la MP. C’est le moment qu’ont choisi les charognards de la Majorité pour se mettre en selle. La course aux postes juteux laissés vacants au sein de deux bureaux du Parlement promet bien des étincelles A l’Assemblée nationale, la tension est montée d’un cran à la seule annonce de Minaku.
AVEC QUI S’ENGAGER DANS LA BATAILLE?
Il y a cependant une question qui reste pendante : avec qui la MP s’alliera-t-elle pour pourvoir aux vacances dans les bureaux de deux Chambres du Parlement ? Atout prendre, l’exclusion du G7 ne devait pas reste? sans effet dans la requalification de la MP. Tirant les leçons de son éclatement, la MP devra sûrement se refaire une .identité. De ce point de vue, se lancer de manière aussi hâtive dans le pourvoi aux postes laissés vacants aussi bien au bureau de l’Assemblée nationale qu’à celui du Sénat paraît précipité. Eh effet, la MP doit prendre du temps, se regarder dans la glace avant d’ouvrir ce chantier.
Malheureusement, dans ses rangs, tous ne partagent pas la même vision. La MP compte plus d’opportunistes que des gens véritablement engagés autour d’un idéal. La vague qu’ont suscité les trois déclarations du G7 le démontre à suffisance. La MP n’a d’idéologie que l’attachement à son autorité morale. Et, cet attachement n’a de sens que par rapport aux privilèges reçus à différents échelons de l’Etat.
Quel que soit le bout par lequel on va le prendre, il faut d’ores et déjà prédire de chaudes empoignades pour la reconquête des vacances créées au sein des bureaux de deux Chambres du Parlement. Les opportunistes nt aux aguets, prêts à bondir sur l’occasion.
LE POTENTIEL