Les soldats de l’ONU se préparent à mener une offensive, en appui à l’armée congolaise, contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, rebelles hutus rwandais) dans l’est de la République démocratique du Congo, ont indiqué les Nations unies.
Selon le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric, la Monusco (Mission de l’ONU en RDC) a prépositionné des troupes et des équipements pour soutenir des opérations offensives contre les FDLR, en conformité avec son mandat. La Monusco et l’armée congolaise, a-t-il ajouté, ont mis au point un plan militaire conjoint en vue de mener des opérations contre les FDLR, à la suite de l’expiration vendredi dernier d’un ultimatum lancé aux rebelles pour qu’ils se rendent. Malgré cet ultimatum, il n’y pas eu un nombre significatif de redditions supplémentaires depuis juin, a souligné le porte-parole. Dans ces conditions, a-t-il ajouté, les préparatifs militaires ont d’ores et déjà commencé.
Il a cependant souligné que la situation ne peut pas être résolue uniquement par des opérations militaires mais qu’elle réclame une stratégie globale. La neutralisation des rebelles prendra du temps étant donné la manière dont les FDLR sont dispersés dans l’est de la RDC, a-t-il expliqué. Martin Kobler, chef de la Monusco, a rendu compte de la situation au Conseil de sécurité lundi matin par vidéo-conférence. Vendredi, le gouvernement congolais avait annoncé que l’option militaire est devenue inévitable et (…) que toutes les dispositions opérationnelles requises ont été et seront prises à cet effet.
Mi-2014, les États de la région avait donné aux FDLR jusqu’au 2 janvier, pour se rendre, faute de quoi ils s’exposeraient à des attaques de l’armée et de la Monusco. Mais seuls environ 350 ont déposé les armes. Dans une lettre ouverte adressée lundi au secrétaire général de l’ONU et aux représentants des pays impliqués dans la résolution de la crise congolaise, la direction des FDLR déplore qu’aucune solution concrète et viable ne soit proposée aux membres du mouvement qui souhaitent se rendre, sauf à accepter d’être cantonnés à vie dans un camp militaire à Kisangani, dans le nord-est de la RDC. Nous sommes fermement engagés en faveur de la paix et déterminés à aller au terme du processus de paix actuel, assure néanmoins le texte.
Sans demander formellement la prolongation du délai qui lui a été accordé, la direction du mouvement affirme que les FDLR sont prêtes à envoyer dans un avenir le plus proche possible un autre contingent de ses combattants prêts à se rendre, mais conditionne une nouvelle fois la suite du désarmement du mouvement à sa participation à un dialogue politique inter-rwandais dont Kigali ne veut pas entendre parler.
Considérablement affaiblies, les FDLR, qui compteraient encore 1.500 à 2.000 combattants, n’ont plus lancé d’attaque d’envergure contre le Rwanda depuis les années 2000, mais Kigali les considère toujours comme une menace.
Les FDLR, dont certains des chefs sont accusés d’avoir participé au génocide des tutsis en 1994 au Rwanda (800.000 morts selon l’ONU), commettent depuis des années en toute impunité de graves exactions contre les civils congolais et se livrent à de nombreux trafics, notamment d’or et de charbon de bois.
Les présidents des pays d’Afrique australe doivent se rencontrer les 15 et 16 janvier à Luanda pour décider des suites à donner au problème posé par l’absence de progrès dans le désarmement des FDLR.