Une annonce très attendUe, Feingold: L’envoyé d’Obama fera facher encore Kabila cet après-midi

Lundi 9 février 2015 - 10:47

L’actualité politique est très chaude en Rd-Congo depuis les émeutes sanglantes d’il y a deux semaines, et cela n’a pas échappé aux Etats-Unis d’Amérique qui ont vite fait de dépêcher leur envoyé spécial pour la ré-
gion des grands-lacs, Russ Feingold, qui séjourne depuis avant-hier samedi 7 février chez les « descendants de KimpaMvita». Selon des sources diplomatiques, Russ Feingold, que les autorités de la Rd-Congo abhorrent, notamment pour ses positions directes et ferme, tiendra une conférence de presse aujourd’hui lundi 9 février dans l’une des enceintes de l’ambassade américaine. Ça sera à la résidence de l’ambassadeur américain sous le coup de 16 heures. Les mêmes sources diplomatiques renseignent que l’envoyé de Barack Obama va rencontrer plusieurs personnalités de la société civile et de l’opposition, qui font en ce moment l’objet d’une répression aveugle du pouvoir kabiliste, très énervé après sa déculottée lors du bras de fer qui l’a opposé à l’Opposition sur la loi électorale. Manifestations de rue inédite pendant 3 jours ont contraint le pouvoir a supprimé l’alinéa 3 de l’article 8 de la nouvelle loi électorale. L’on pensait que cette suppression après un bilan de plus de 40 morts selon la FIDH, un peu moins après que le gouvernement aie revue pour la énième fois à la hausse son bilan (27 morts), le gouvernement allait jouer la carte de l’apaisement. Que non ! Celui-ci demeure aveu-gle et sourd aux aspirations démocratiques de la Majorité des rd-congolais. Aspira tion que tout le monde a pu mesurer depuis sa maison ou sa rue en marge des qualifications des léopards de la RDC à la CAN (coupe d’Afrique des nations).

Tenez lors de la qualification des léopards en demi-finale, les rd-congolais sont descendus dans la rue pour exprimer leur joie. Leurs chansons étaient sans ambages quant à l’aspiration à l’alternance. Joseph Kabila
avait fait l’objet des quolibets dans les chansons que chantaient les foules immenses qui arpentaient les rues et avenues de la capitale après la victoire face aux diables rouge du Congo d’en face. Son homologue de Brazza-
ville, Denis SassouNguesso, en avait pris aussi pour son grade. Les rd-congolais se rappelant l’expulsion inhumaine subie par leurs compatriotes installés de longue date au Congo-Brazza, ont été sans pitié pour le prési-dent congolais qui a été copieusement insulté. Kabila n’avait pas tiré profit de cette victoire. Situation aggravée après son déplacement pour la Guinée équatoriale où il s’était rendu pour encourager
les léopards qui avait atteint la demi-finale après 17 ans. Pas de chance pour Kabila, la RDC a été éliminée par la Côte d’Ivoire. Les Kinois lui reproche d’avoir apporté la poisse en Guinée c’est qui a permis de disqualifier les léop-ards. « Yombo » est le terme que les Kinois utilisent pour décrire la malchance portée à
leur équipe. Pour des raisons de pudeur, C-NEWS, ne mentionnera pas les autres quolibets contre le pouvoir Kabi-
liste. Les exploits de l’équipe nationale, qui finisse tout de même 3ème , n’auront pas suffi a dissiper le profond malaise politique qui s’est installé à Kinshasa et même au-delà (Lubumbashi, Bukavu, Goma, Matadi, MbujiMayi, Kananga).

Au lieu donc de travailler à l’unité des rd-congolais, dont la Majorité se reconnait dans les positions des leaders poli-tiques de l’Opposition et de la société civile, le pouvoir a fait le choix inverse. C’est la
traque aux leaders de la société civile et de l’Opposition qui est menée sous des motifs fallacieux du rétablissement de l’ordre public. Ainsi Christopher Mutamba, activiste des droits de l’homme, est porté disparu. On l’accuse notamment d’incitation à la rébellion et à la haine. Son lieu de détention reste un
mystère. Vital Kamerhe, le patron de l’UNC, que le pouvoir qualifie de cerveau des émeutes sanglantes, fait lui
objet des poursuites judici-aires douteuses. Le pouvoir a exhumé une vielle affaire de diffamation concoctée dans la foulée des élections générales de 2011. Vital Kamerhe avait dénoncéà l’époque la fraude de manière générale et de manière spécifique dans une circonscription de la capitale : Lukunga. Cette affaire a été
ressuscitée pour des raisons bassement politiciennes afin de mettre hors-jeu l’un des candidats les plus sérieux à la succession de Kabila. Une autre personnalité qui est dans le viseur belliqueux du pouvoir c’est Moïse KatumbiChapwe,

le populaire gouverneur du Katanga. Depuis son allégorie footballistique des faux penalties à la veille de noël, lui et ses proches sont dans le collimateur du pouvoir. Un de ses proches VanonKiboko, député honoraire, a été ar-rêté pour s’être prononcé en faveur du leadership de Katumbi. On l’accuse vaguement d’incitation à la haine aussi comme Christopher Mutamba. Le droit pénal rd-congolais est devenu un véritable instrument de répression politique. Un autre proche de Katumbi, le bâtonnier et ministre honoraire Jean-Claude Muyambo, lui aussi a été jeté en prison pour une affaire judiciaire sans tête ni queue. Muyambo paie pour ses prises de position anti-révision et pro Katumbi.FofoKonzi, directeur de l’OCC Katanga (office de contrôle du Congo) et vice-président du Tout-Puissant Mazembe, un autre proche du gouverneur Katumbi, a été séquestré aussi par les ser-vices de sécurité sans motifs valables. Il n’a été relâché qu’il y a 6 jours après plusieurs semaines d’incertitudes dans les geôles des services spéciaux. Plusieurs responsables de l’Udps et de l’Ecidé sont traqués voir emprisonnés pour leurs opinions politiques. Pascaline Kudura a vu aussi l’étau du pouvoir se
resserrer contre elle pour ses activités politiques.Toutes ces questions seront au menu des discussions entre Russ Feingold et les activistes de la société civile. Notamment maître Georges Kapiamba, président de l’ACAJ (association congolaise pour l’accès à la justice), témoin de toutes les violations flagrantes des droits humains auxquelles se livre le pouvoir, qui a été reçu hier dimanche 08 février par l’émissaire de Barack Obama. Le cas de la répression des journalistes, notamment ceux de C-NEWS dont le directeur de publication, Yves Buya, fait l’objet d’une enquête judiciaire politique, sera aussi soumis à Russ Feingold dont la mission est de simplement rappeler aux autorités rd-congolaises de respecter leurs propres lois, notamment la constitution, qui garantit les libertés fondamentales à tout citoyen congolais. Constitution sur laquelle, d’ailleurs, les autorités menacées par le M23 s’appuyaient pour attirer la sympathie de la communauté internationale face au péril du mouvement rebelle.Une chose est sure : le message de Russ Feingold ne
plaira pas aux autorités rd-congolaises qui joueront la carte de la souveraineté. Un disque rayé que les rd-congolais n’écoutent plus.

En tous les cas le message de Feingold ne changera pas. Respect de la constitution, production d’un calendrier global et consensuel, libération des prisonniers d’opinions notamment. Message conforme à celui prononcé devant les chefs d’Etat africains il y a quelques jours par Ban KiMoon, le SG de l’ONU, qui appelle au respect des constitutions. C’est le message qu’a toujours porté Russ Feingold dans sa politique de stabilisation des Grands-lacs. Cette fois-ci il dira peut-être aux autorités rd-congolaises combien des morts leur faudrat-il pour qu’enfin qu’ils comprennent que l’aspiration des rd-congolais à la démocratie ? Feingold sera donc ferme
vis-à-vis des autorités rd-congolaises. En ce moment c’est en quelque sorte Karol De Gutch, l’ancien ministre
belge des affaires étrangères, très tatillon envers Kinshasa. A la différence cette fois-ci que Feingold est de loin plus puissant que De Gutch.

Paul Muland

 

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