Matata est tout sauf "monsieur le Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir" ! Ce banquier converti à la politique n’ignore pas le contexte du moment. Loin s’en faut. Ce "Premier" sur qui personne ou presque ne pouvait parier un kopeck sait que, depuis un an, des manœuvres politiques et même politiciennes en cours ont notamment pour enjeu la Primature. Cet "homo novus" dans le saint des saints de la kabilie est tout à fait en situation de sentir le vent. Tous les vents.
Droit dans ses bottes, Augustin Matata est, cependant, loin de se dégonfler. Ce Premier ministre-là travaille comme d’hab. A son rythme. C’est-à-dire à un rythme d’enfer. Mardi 25 novembre, il a fait le nième tour des chantiers à travers Kinshasa. Comme en temps ordinaire. Suivi de l’évolution des stades municipaux, inauguration de l’Hôpital de référence de Matete relooké, pose de la première pierre d’un centre de santé à Sanga-Mamba, un quartier pauvre de Ngaliema...
Loin d’inaugurer les chrysanthèmes, Augustin Matata réalise des ouvrages estampillés " sur fonds propres du gouvernement" : écoles, centres de santé, bus... A l’image de ces bus, toutes marques confondues, qui sortent progressivement Kinshasa du Moyen-âge sur le front du transport en commun. Des réalisations signées "Gouvernement congolais". Insuffisant ? Assurément. Anecdotique ? Pas du tout. Bien au contraire. Un pas dans la bonne direction. Un léger mieux. D’autant que jusqu’il y a peu, des partenaires extérieurs finançaient jusqu’au rafraîchissement des murs de certains bâtiments publics !
Certes, dans l’océan de misère qui est encore et toujours le nôtre, ces actions peuvent paraître comme des gouttes d’eau. Mais, on reconnaîtra à Matata de s’être engagé sur un certain nombre de choses concrètes et d’y répondre tout aussi concrètement.
Serait-il arrivé le moment du bilan ? Qui se hasarderait encore à pronostiquer là dessus ? Voici une année que Matata Ponyo est donné pour partant. Pour en affaires courantes. Mais, l’homme à la cravate rouge est là. Bien là. Les voies du Raïs étant insondables.
Lorsque sonnera enfin l’heure de la reddition des comptes, ce Premier ministre- là ne sera pas le moins performant de l’histoire. Et son buste dans le somptueux jardin de la Primature rappellera certaines avancées. Ou plus exactement des avancées certaines. José NAWEJ