Un général et des militaires se disputent une résidence officielle

Mercredi 17 décembre 2014 - 11:34

Alors que tous les regards des RD-Congolais étaient fixés sur la télévision nationale qui relayait à Kinshasa le direct du discours du Chef de l’Etat devant les députés et sénateurs réunis en Congrès au Palais du peuple, lundi 15 décembre 2014, des balles ont crépité le même jour dans la mi-journée à Kisangani, en Province Orientale, perturbant la quiétude de la population. Selon des sources concordantes, des hommes du général de brigade Innocent Kabundi, transfuge de la rébellion du CNDP, ont été pris à partie dans la ville par un autre groupe de soldats RD-congolais appuyé par des habitants en colère. A l’origine: la dispute d’une résidence officielle entre le général de brigade Innocent Kabundi Munuanziza, nouvellement affecté dans la ville de Kisangani en qualité du commandant adjoint en charge des opérations et renseignements de la 31ème région militaire et un groupe de militaires y logeant.

Les Boyomais ont été pris de panique, le lundi 15 décembre 2014, à Kisangani. Aux alentours de Il heures 30, heure locale, alors que le président faisait son allocution devant le Parlement réuni en Congrès à Kinshasa, des tirs à l’arme automatique ont été entendus dans cette ville du Nord-Est de la RD-Congo, provoquant une panique générale. Selon la population du coin, tout s’est automatiquement arrêté. Des magasins et des écoles ont fermé, des gens fuyaient de partout. Joint par «RFI », le capitaine Kawaya, directeur de li presse militaire à Kisangani, n’a pas voulu en faire beaucoup de commentaire. «II n y a pas eu d’affrontements entre les éléments de l’armée RD-congolaise. Ce sont des policiers qui ont tiré des cartouche blanches pour disperser la foule», a-t-il précisé. Des sources concordantes sur place ont fait savoir qu’il s’agirait d’un litige autour d’une résidence officielle. Accompagné de ses gardes du corps, le général de brigade Innocent Kabundi Munuanziza, nouvellement affecté dans la ville en qualité du commandant adjoint en charge des opérations et renseignements de la 31ème région militaire, est venu déloger un groupe de militaires dans une maison qu’il occuperait sans droit. Une hypothèse validée par le gouverneur de la Province Orientale, Jean Bamanisa, interrogé par la Radiotélévision nationale congolaise -RTNC- à ce propos au sortir du Congrès à Kinshasa. Une source militaire à Kisangani a renseigné que la hiérarchie militaire a attribué la résidence qu’occupaient les membres de l’escorte du général Kifwa, ancien commandant de la 9ème région militaire, muté ailleurs, aux nouvelles autorités militaires. Et des soldats qui occupent actuellement la résidence refusent de déguerpir. A en croire la même source, ces militaires ont même soufflé aux habitants du quartier, qu’on voulait les chasser de la maison pour y installer des Rwandais. Pour les Boyomais, depuis la guerre de six qui avait opposé en 2000, l’armée rwandaise à celle de l’Ouganda dans la ville de Kisangani, les habitants sont restés très hostiles à la présence des troupes de ces deux pays sur leur sol. Et la relocalisation des ex-combattants rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda –FDLR- dans un camp militaire à quelques 17 km de la ville n’a pas servi à les rassurer. Ce lundi, convaincus par les dires de ces militaires, les civiles notamment des étudiants de l’institut des bâtiments et des travaux publics -IBTP- qui se trouve dans le même quartier, ont quitté les salles des cours, faisant incursion devant la résidence disputée par les deux groupes militaires. Munis de pierres, ces jeunes étudiants se sont mis à pourchasser les hommes du général de brigade Innocent Kabundi, les qualifiant des FDLR qui veulent prendre la place des officiers RDcongolais. Selon des témoins, ces derniers se sont repliés en tirant des balles de sommation en l’air. La police est intervenue rapidement pour disperser la foule, en tirant des gaz lacrymogène. En début d’après-midi, le calme est revenu dans la ville.
OK