Un drapeau rd congolais a flotté hier place de la République à Paris ! Cela n’a sans doute échappé à ceux des Congolais qui suivaient la marche républicaine organisée à la suite des tueries qui ont endeuillé la France. Anecdotique ? Assurément, d’un point de vue de l’opinion française.
Mais, vu de RDC, voir les couleurs nationales dans un flot de drapeaux de plusieurs pays est tout sauf anodin. C’est même, au regard de la situation de la RDC, hautement symbolique. Le Congo- Kinshasa connaît les affres du terrorisme. Il en porte même des stigmates récents. Des plaies qui sont encore loin de se cicatriser.
Fin 2014, Beni et ses environs ont été victimes des massacres à vaste échelle. Des enfants, des femmes, des hommes tués qui, à la machette, qui à la hache. Plusieurs centaines de morts ! Malheureusement, cette terreur n’a pas eu de retentissement comparable aux attaques terroristes qui viennent de frapper la France. Comme du reste l’ensemble du martyr enduré par les Congolais depuis près de vingt ans. Des guerres cycliques ponctuées par des massacres des populations civiles. Un terrorisme à huis clos.
Alors, lorsque le drapeau congolais flotte aux côtés notamment du célèbre " bleu, blanc, rouge " à Paris en ce jour d’indignation citoyenne, républicaine et finalement humaine contre la barbarie, les Congolais envoient comme par procuration deux messages.
D’une part, la RDC qui souffre dans sa chair du terrorisme, est solidaire avec le peuple français. D’autre part, les Congolais entendent rappeler à la terre entière que certains de leurs compatriotes sont encore sous la menace des terroristes parmi lesquels les Ougandais des Adf/Nalu dont les liaisons dangereuses avec une des filiales "islamistes " de la Corne de l’Afrique semblent de plus en plus avérées. Mutatis mutandis, les raisons légitimes qui poussent le monde entier à se lever contre l’obscurantisme qui a décimé Charlie Hebdo devraient amener la même communauté internationale à se mobiliser davantage pour l’Est de la RDC.
José NAWEJ