Le calendrier global publié par la CENI en date du 12 février 2015 ne fait pas l’unanimité dans l’univers politique congolais. L’opposition politique voit déjà les germes du glissement au regard des 23 contraintes liées à l’organisation des élections dont 18 relèvent de la responsabilité du gouvernement et le reste du Président de la République et du Parlement.
Pour éviter tout glissement du mandat du Président de la République, l’opposition exige que ces trois institutions assument pleinement leurs responsabilités car elle entend bloquer toute tentative d’aller au-delà des échéances prévues.
Réunis le samedi 14 février2015 au siège des FONUS, Vital Kamerhe, Samy Badibanga, Fabrice Puela, Jean Lucien Bussa, Olenghankoyi …ont dans une déclaration lue par Eve Bazaiba, jugé le calendrier global publié par la CENI non consensuel, irréaliste, incohérent et inconstitutionnel pour les scrutins convoqués en 2015.
Non Consensuel car la CENI quoique détentrice du pouvoir légal d’arrêter le calendrier électoral aurait dû, pour bien faire les choses, consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile à l’effet de rechercher un minimum de consensus.
-Le caractère irréaliste de ce calendrier ressort notamment du nombre élevé des contraintes externes listées par la CENI et internes liées à l’organisation des élections.
L’incohérence de ce calendrier est notamment donnée par le fait que les élections locales, municipales et urbaines ainsi que provinciales doivent avoir lieu le même jour, alors que les opérations préparatoires sont décalées. De ce fait, les questions liées à l’opérationnalité et au chevauchement des élections rendraient le calendrier irréaliste.
– Un calendrier hypothétique par l’organisation des élections municipales, urbaines et locales dont on ne connait pas le nombre exact des groupements sur base desquels seront présentées les listes aux élections des conseillers de secteur ou de chefferie.
-Inconstitutionnel dans la mesure où ce calendrier n’a pas prévu l’enrôlement de nouveaux majeurs pour les élections de 2015, violant ainsi l’article 5 de la constitution en son dernier alinéa, car excluant les Congolais qui ont atteint l’âge de 18 ans révolus depuis juillet 2011.
Pour l’opposition, c’est une situation inadmissible qui doit être corrigée par l’organisation d’une nouvelle opération d’identification et d’enrôlement de tous les électeurs. Ceci permettra de tourner définitivement le dos au fichier électoral de 2011, et d’avoir un fichier électoral accepté par tous, avec comme conséquence la production d’une nouvelle carte d’électeur aux formes différentes de l’ancienne.
Tout en faisant remarquer que le pouvoir en place a échoué dans toutes ses tentatives d’obtenir le glissement, l’opposition note qu’avec la publication du calendrier électoral global obtenu au prix du sang, le mandat du président Kabila se termine le 19 décembre 2016, et que l’alternance se concrétisera le 20 décembre 2016 à travers la passation civilisée du pouvoir.
L’opposition politique demande au peuple congolais de demeurer vigilante et attentive au mot d’ordre qui lui sera donné le moment venu. Les forces politiques de l’opposition se réservent le droit de faire des propositions pour rendre le calendrier électoral réalisable et acceptable par tous.
ERIC WEMBA