S’agissant des présomptions d’atteinte aux droits de l’homme qui péseraient sur ces deux officiers généraux des Fardc : ni Joseph Kabila, ni son Gouvernement n’ont reçu de la Monusco aucun
dossier y relatif.
* Le chef de l’Etat a appris le désistement de la Monusco par la presse comme monsieur tout le monde...
Dans le prolongement de la communication que le chef de l’Etat a faite au corps diplomatique, Lambert Mende en remet une seconde couche. Lors de son point de presse organisé hier 16 février, le ministre de la Communication et des Médias a donné les raisons de la décision du Gouvernement de traquer seul les FDLR sans l’appui de la Monusco. Le ministre a expliqué que « ni Joseph Kabila ni son gouvernement n’ont reçu de la Monusco aucun dossier accusant les deux officiers généraux des Fardc d’atteinte aux droits de l’homme. Pis, le chef de l’Etat a appris par la presse comme monsieur tout le monde que nos partenaires des Nations Unies remettaient en cause un acte souverain de nomination d’officiers généraux des Fardc posé par lui conformément à la Constitution et aux lois en vigueur dans notre pays.
Qu’est-ce qui pourrait justifier l’attitude du Gouvernement congolais alors que la traque des Fdlr se poursuit à l’Est ? Lambert Mende révèle que " plusieurs cas de complaisances frisant parfois la complicité avec certains seigneurs de guerre et leurs groupes armés ainsi que des actes criminels flagrants au détriment de nos compatriotes ont été signalés dans leur chef". La RDC ne comprend pas que les responsables des Nations Unies aient choisi " l’attitude diamétralement opposée d’une gestion incantatoire qui jette sans raison objective le discrédit sur les institutions congolaises ".
LES ARMES DE L’ETAT CONGOLAIS BLOQUEES
Que ça soit les dossiers M23 ou ADF/Nalu, le Gouvernement congolais reconnaît que " dans les deux cas, aucune dotation en armes n’a été faite dans ce cadre aux Fardc. Bien au contraire, d’importants membres de la Communauté internationale bloquent depuis plus de 12 ans la livraison des armes que l’Etat congolais a acquises au prix fort chez eux pour sa défense tout en multipliant les remontrances sur l’obligation qui incombe au Gouvernement de combattre et éradiquer les forces négatives". De fait, la RDC s’est dit prête à faire cavalier seul dans la traque des Fdlr tout en condamnant l’attitude de certains ambassadeurs accrédités en RDC. " Tout se passe comme si l’objectif poursuivi était de nous faire croire à nous-mêmes et faire croire au monde entier que la RDC était incapable de prendre en mains et résoudre seule ses problèmes de sécurité ", affirme le porte-parole du Gouvernement.
Pour le ministre congolais des Médias, " la gestion de l’ONU de ce dossier de désarment des Fdlr s’est caractérisée ces derniers jours par une certaine cacophonie entre différentes sources ". " Les déclarations des officiels ici et là étaient contradictoires, approximatives, chose grave, teintées de chantage à l’encontre de la RDC ", dixit le Gouvernement de la RDC. L’Exécutif congolais considère qu’ " à ce jour la RDC a plus à gagner du désarmement ou de l’éradication des Fdlr qui ont causé d’énormes dégâts humains et matériels à notre pays et à son peuple ". Voilà pourquoi Joseph Kabila a rappelé aux ambassadeurs et représentants diplomatiques que " personne ne pouvait donner des leçons aux forces de défense et de sécurité de la RDC sur les meilleurs voies et moyens d’en découdre avec les forces négatives des Fdlr".
QUE REPROCHE-T-ON AUX GENERAUX SIKABWE ET MANDEVU ?
Qu’est-ce que la Monusco reproche aux généraux Sikabwe et Mandevu nommés par le chef de l’Etat dans l’opération " Sukola II " ? " Même Joseph Kabila se pose la même question ", rétorque Lambert Mende. S’agissant des présomptions d’atteinte aux droits de l’homme qui pèseraient sur ces deux officiers généraux des Fardc et qui les rendraient inéligibles au commandement des opérations du désarmement des Fdlr, " ni Joseph Kabila, ni son Gouvernement n’ont reçu de la Monusco aucun dossier y relatif ". " La mise à l’index de ces officiers pose donc réellement un problème, d’autant plus que les intéressés ont eu très récemment à participer à des opérations conjointes avec la Monusco sans que ne soit évoquée une quelconque raison de les considérer comme infréquentables ", explique Lambert Mende.
Aussi, martèle le Gouvernement congolais, "Joseph Kabila a appris par la presse comme monsieur tout le monde que nos partenaires des Nations Unies remettaient en cause un acte souverain de nomination d’officiers généraux des Fardc posé par lui conformément à la Constitution et aux lois en vigueur dans notre pays. Comme si la RDC avait été placée sous tutelle des Nations Unies. Comme si pour nommer aux emplois militaires, le chef de l’Etat de la RDC était tenu de requérir l’aval des Nations Unies". Rachidi MABANDU