TGI/Ndjili : un médecin et une veuve en désaccord sur la mort de Betu

Vendredi 31 octobre 2014 - 10:32

Condamnés séparément au premier degré à 6 mois de SPP pour imputations dommageables et dénonciation calomnieuse dans le dossier judiciaire  qui les opposent au docteur Katumbani, la veuve Misenga et son fils, Betu wa Luboya, viennent de faire appel au Tribunal de Grande Instance de Ndjili.  Appuyée par  son fils, Misenga continue d’alléguer que son mari Benjamin Luboya  Betu avait des problèmes de vue tandis que le médecin commis au traitement du patient aujourd’hui décédé parle des complications pulmonaires.    Enrôlée au TGI  sous le RPA 2243, cette affaire a été de nouveau instruite hier jeudi 30 octobre 2014.

Présent à la barre et assisté de son avocat, Katumbani a répondu aux questions du juge et retracé, par la même occasion, l’historique de ce dossier.  Vers juillet 2014, a-t-il rappelé, Médard Bakambila, le jeune frère du défunt, étudiant au Canada, était entré en contact avec un disciple d’Hippocrate vivant en Amérique du Nord dans le but de venir en aide à son aîné Luboya. L’homme en blouse blanche installé au Canada lui avait parlé du Dr Katumbani auprès de Bakambila, qui  avait versé à ce dernier  un acompte de 500 dollars sur les 1000 dollars convenus pour les soins ainsi que  ses honoraires.
Bien avant l’envoi de cette somme, ce médecin avait  administré des soins au patient à son domicile privé situé du côté de Mikondo. Le médecin a précisé avoir « loué  un taxi express» pour l’évacuation de Luboya vers le Centre de Dépistage de la Tuberculose de Kabinda, parlant à l’occasion  d’une voiture « médicalisée ». A l’en croire, le défunt avait de sérieux problèmes respiratoires et son cou était gonflé.
Le Dr Katumbani a accusé Mme Misenga de n’avoir pas donné à son mari les médicaments lui prescrits.  Cependant, sur base des documents en sa possession, le juge président lui  a fait remarquer  qu’il n’avait pas joué franc-jeu avec son supérieur hiérarchique au CDT de Kabinda.  Il  s’était plutôt arrangé pour faire passer le malade pour un proche parent et versé à la caisse de cet  hôpital  75.000 francs.
Réagissant à ces accusations, l’incriminé a dit que le médecin- directeur du CDT avait été interpellé au niveau du Conseil de l’Ordre et à la Cour d’Appel. Pour sa part, Me Lum, avocat des orphelins, a indiqué qu’en réalité, le Dr Katumbani devrait reverser par jour la somme de 100 à 200 dollars à la veuve et à son fils comme frais de survie. Mais il ne l’avait pas fait. Car, ayant étudié la médecine en Afrique du Sud, le Dr Katumbani ne connaît pas les réalités du pays, a-t-il indiqué. Selon lui, le médecin a poussé le ridicule jusqu’à exiger 900 dollars américains de plus à Misenga et son fils. Estimant avoir été suffisamment éclairé sur ce dossier, le juge président a fixé la plaidoirie à l’audience du 6 novembre 2014.
Jean- Pierre Nkutu