Tensions entre le Gouvernement et la Monusco!

Lundi 9 février 2015 - 12:11

Plus rien ne va entre les Forces armées de la République démocratique et la Monusco sur la question de l’offensive contre les rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda. Après une vive tension, la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo est passée à la vitesse supérieure en imposant, cette fois-ci, un ultimatum aux FARDC.

De la parole à l’acte, la Monusco accorde deux semaines, pas plus, pas moins, à la République démocratique du Congo de remplacer deux généraux qui seraient accusés de violations de droits de l’homme. Il s’agit des généraux Bruno Mandevu et Sikabwe Fall chargés de mener l’opération Sukola II. Ces officiers généraux des FARDC ont été nommés pour diriger l’opération militaire contre les rebelles rwandais dans le cadre de l’Opération Sukola II.

Le gouvernement congolais ne l’entend pas de cette oreille. Il a fait savoir hier par le truchement de son porte-parole qu’il ne Comptait pas remplacer les deux généraux. Pour être écarté du commandement, il faudrait avoir fait “l’objet d’une condamnation par notre justice militaire. Or, il n’y a rien de tel”, a déclaré Lambert Mende. En outre, Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, les deux généraux qui sont chargés de combattre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), “ont toujours travaillé avec les Nations unies”, a-t-il dit.
Tout serait parti de la rencontre, vendredi dernier à Addis-Abeba, où les responsables de l’ONU ont indiqué au ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda que les deux généraux devaient être remplacés d’ici le 13 février, faute de quoi les Nations unies retireront leur soutien à l’opération. En outre, un responsable de l’ONU a indiqué, mercredi dernier, avoir dit au, ministre:
“Si vous gardez ces hommes, nous n’allons pas être en position de vous aider”. “C’est une décision qu’ils doivent prendre. Sinon, ça va être un obstacle majeur”, aurait-t-il expliqué.

Nul n’est besoin de rappeler qu’après plusieurs semaines de pressions étrangères les FARDC ont annoncé, le 29 janvier, Ie lancement l’opération contre les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda. L’armée congolaise avait décidé, en son temps, de mener les opérations contre les rebelles rwandais seules sans la Monusco. La Mission des Nations unies en RDC détiendrait une liste d’officiers indésirables des FARDC qui se seraient compromis dans leur mission dans de graves violations des droits de l’homme.

Selon la Monusco, un accord aurait été trouvé avec les autorités congolaises afin que les généraux conduisant les opérations ne présentent pas de mauvais bilan en matière de droits de l’homme. Mais, on en sait un peu plus sur ce qui motive la désapprobation de la Monusco. Il nous revient d’appendre, à ce propos, que la Monusco avait des liens suspects avec les officiers qui ont été remplacés. Ces derniers semblaient désormais plus répondre de cette mission que de la République. Leur remplacement par des officiers difficilement conditionnables a dérouté la Monusco. D’où, la série de caprices et la volonté de compliquer les choses qui se sont manifestées par la suite.

Néanmoins, les Fardc se disent prêtes à toute collaboration avec la Monusco, mais dans le strict respect des règles et normes d’usage. C’est notamment le fait qu’une collaboration de ce type ne doit pas ouvrir les portes à une main mise sournoise et malicieuse sur notre système de défense. Ce malentendu, tarde l’offensive proprement dite contre les rebelles rwandais.

Pendant ce temps, l’axe Kinshasa-Kigali semble répartir de plus bel. Une délégation du gouvernement congolais conduite par le vice-ministre de La Défense nationale séjourne dans la capitale rwandaise depuis le 02 février. Au total, 453 ex-M23 qui avaient traversé la frontière rwandaise après leur défaite face aux FARDC en novembre 2013 ont été identifiés.

« Cela a pris un peu de temps », a reconnu François Muamba en sa qualité de coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, indiquant dans ce communiqué que “les choses sont claires”. “Maintenant, c’est chose faite, la délégation est là-bas. Nous avons signé un communiqué commun-tout comme en son temps, nous avions signé avec l’Ouganda. Dans ce communiqué, les choses sont claires, sont précises. Nous allons récupérer les armes comme nous l’avons fait en Ouganda. Nous allons également récupérer nos compatriotes qui souhaitent rentrer”, a-t-il expliqué.
LP

 

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