Lubumbashi, chef-lieu de l’ancienne province du Katanga était sous tension hier mardi 10 Novembre avec les arrestations en masse des militants de l’Union des Nationalistes Fédéralistes du Congo(Unafec), parti cher à GabrielKyungu wa Kumwanza, un des leaders du G7. Des témoins ont affirmé à l’AFP que les services de sécurité ont arrêté huit militants de ce parti récemment passés à l’opposition.
En effet, des militaires lourdement armés ont été mobilisés en renfort de la Police pour procéder à l’arrestation des partisans de Kyungu, accusés d’ avoir incendié la maison d’un dissident du parti, ce que dément l’Unafec. »
Les militaires sont allés […] prêter main forte à la police qui était à la recherche de jeunes [Nzulu, le service d’ordre de l’Unafec] qui ont mis le feu cette nuit à la maison d’un ancien [proche de GabrielKyungu] qui a fait défection » du parti, a déclaré général Philémon Yav, chef de la région militaire basée à Lubumbashi.
Vers un Etat policier ?
Selon des témoins, les membres de l’Unafec ont été arrêtés au siège du parti où les soldats ont tiré des rafales en l’air et des grenades lacrymogènes pour disperser la foule qui se pressait autour du siège du parti, occasionnant une bousculade ayant fait « plusieurs blessés ».
Ils affirment que les soldats ont aussi déchiré à l’extérieur du bâtiment la grande affiche à l’effigie de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l’Unafec et de l’assemblée provinciale de la province du Haut-Katanga.
Interrogé par nos confrères de l’AFP, Gabriel Kyungu wa Kumwanzaa rejeté ces allégations et mis le général « au défi » de prouver ses dires, accusant l’armée d’avoir passé « à tabac » les huit militants arrêtés.Selon lechef de la région militaire basée à Lubumbashi »quelques » autres Nzulu ont également été arrêtés ailleurs en ville.
Un astuce pour nuire
Les accusations contre les militants de l’Unafec est un astuce selon les observateurs pour nuire aux partisans de Kyungu surtout que ce parti politique est membre du G7, groupe de sept partis dont les dirigeants ont été exclus de la majorité en septembre après avoir mis en garde le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, contre la tentation de s’accrocher à son poste.
Cette arrestation risque d’envenimer la situation au Katanga ce dernier temps avec le climat politique très tendu en RDC.Le G7 composé des anciens sociétaires de la MP accuse le chef de l’État Congolais de chercher à contourner par tous les moyens l’interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter.
En effet, la présidentielle devait avoir lieu avant la fin novembre 2016 mais paraît incertaine et Joseph Kabila s’apprête à convoquer un « dialogue national » en vue d' »élections apaisées ».
Par Godé Kalonji