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Chose promise chose faite. Vingt-quatre heures après avoir promis aux 47 jeunes de la Lucha qu'il libérera les prisonniers politiques et d'opinion, le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, sur instruction présidentielle, vient de signer le vendredi 19 août un document qui accorde la liberté provisoire à plusieurs prisonniers qui croupissent dans les geôles de la RDC. Parmi lesquels se trouvent notamment: Fred Bahuma, Yves Makwambala et Christopher Ngoy.

C'est un tournant politique que vient de prendre Joseph Kabila en rencontrant, à sa demande, les jeunes de Lucha, un mouvement considéré comme «subversif» par son gouvernement. Le chef de l'État a reçu le jeudi 18 août à Goma une dizaine de jeunes de la Lucha (Lutte pour le Changement). Selon un jeune de Lucha présent à cette audience, ils ont exposé au chef de l'État ce qu'ils sont réellement et ce qu'ils veulent en réalité. L'entretien a duré 3 heures. Selon Radiookapi, Joseph Kabila, cité par un jeune activiste reçu par le président, a dit qu'il les considérait comme ses concitoyens.

Pour Lambert Mende, ministre de la communication et des médias, seul le dialogue, initiative du président, peut éviter à la RDC un bain de sang. Pour l’ex ministre des hydrocarbures, les manifestations de l’opposition et de la majorité du mois passé, donne une idée du carnage si les deux camps s’affrontaient.  Le ministre fustige, sans le nommer, Etienne Tshisekedi, pour son rétropédalage, lui qui était favorable à ce forum.

Moïse Katumbi est l’ennemi numéro un de la Majorité présidentielle. C’est la cible politique  prioritaire à abattre. Si avant Lambert Mende désignait nommément  l’ex gouverneur du Katanga lorsqu’il décochait ses pics assassins contre son ex allié,  cette fois-ci le ministre de la communication et des Médias, a changé de stratégie. Il pilonne Katumbi sans le citer. On s’en est rendu compte au cours de son point de presse de jeudi 18 août à son bureau.  Pour le gouvernement, l’ex gouverneur est dans un schéma subversif.

Aux USA, le dossier de la RDC est suivi à la loupe. The Brookings Institution, cet influent think tank américain, s’y est longuement attardé cette semaine. L ‘on craint un embrasement de la RDC aux conséquences imprévisibles dans la région des Grands Lacs. Washington s’empresse à amener les parties congolaises à une « solution négociée » en vue de prévenir le chaos. Quoi qu’il en soit, pour les USA, le respect de la Constitution ne devait nullement être remis en cause. C’est tout dire.  

Les habitants de Beni, et spécialement les jeunes, n’arrivent toujours pas à digérer le massacre d’une cinquantaine de compatriotes commis le week-end dernier par des assaillants identifiés comme des rebelles ougandais ADF. Hier mercredi 17 août 2016, journée retenue pour la clôture du deuil national de trois jours observé en mémoire des victimes de l’insécurité, cette ville a vécu une ambiance électrique caractérisée par des barricades, des pneus en flammes, des marches de colère ainsi que des slogans hostiles aux hommes au pouvoir à Kinshasa.  

Les responsables de la Monusco ne savaient à quel saint se vouer face aux questions de la presse, hier mercredi 17 août 2016, à l’occasion de la conférence hebdomadaire organisée simultanément à Kinshasa et Goma. Au menu : le brasier de Beni. Y a-t-il ou pas des islamistes djihadistes dans cette partie de la RD Congo? Sont-ils responsables des massacres à répétition perpétrés à Beni depuis quelques jours? Les drones n’ont-ils pas détectés ces bandits avant qu’ils passent à l’acte? A ces questions et tant d’autres, la Mission onusienne est restée évasive.

La situation était tendue mercredi à Béni. A l'appel de la société civile locale, la population en colère a manifesté pour protester contre de tueries incessantes des populations civiles. Les manifestants ont été vite dispersés à coups de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre. Très tenaces, les autres tentaient de contourner le verrou sécuritaire pour atteindre la mairie. Là aussi, ils ont été stoppés. La manifestation a dégénéré lorsqu'un civil aurait été touché par balles. Des affrontements violents ont opposé manifestants et policiers.

Grave accusation de l'opposant Albert Fabrice Puela portée contre le gouverneur du Kongo central, Jacques Mbadu Situ. Le député élu de Matadi pointe du doigt le gouverneur d'avoir acheté trois villas de la défunte compagnie nationale- Lignes aériennes congolaises à plus de 6 millions de dollars. Deux villas situées sur l'avenue Ouganda à la Gombe et une autre à la place commerciale à la 7ème rue Limete. Les clés de trois immeubles ont été remises mardi à son épouse Yvette Muanga.

Le premier ministre, Augustin Matata Ponyo a été conspué mardi à Béni alors qu'il terminait la visite des sites où ont été commis les massacres. Mais, l'homme est resté imperturbable. Le chef du gouvernement a bien écouté et noté les préoccupations de la société civile locale.  "Nous lui avons remis en mains propres un document signé par les quatre coordinations reprenant toutes nos préoccupations et recommandations", indique l'un des responsables de la société civile qui espère que Matata Ponyo tiendra parole.