L’auteur de la question d’actualité, le député national Toussaint Alonga, a invité le ministre des Affaires foncières, en vue d’obtenir de lui la suite réservée à la spoliation du site agricole de Kingabwa dans la commune de Limete. Ce site fait l’objet d’un conflit foncier entre les mamans maraichères d’une part et M. Mokonzo Mutuza, d’autre part.
Selon la correspondance adressée au ministre des Affaires foncières, le député a indiqué que l’arrêté ministériel n°1.440/00159/80 du 04 septembre 1980 avait mis à la disposition du département de l’agriculture et développement rural l’aménagement des vallées des rivières Mango, Mekobi, Bono, Bangi et Tshangu et que les maraîchers et les riziculteurs ont été recrutés par le Programme alimentaire mondial ( PAM) pour la réalisation des premières expérimentations de la culture du riz dans la ville province de Kinshasa suivant le projet gouvernemental de développement communautaire et peu après, ces derniers ont obtenu l’autorisation d’exploiter ledit site.
« Curieusement, une équipe composée de quatre géomètres conduite par un certain Mokonzo Mutuza, accompagnée des Inspecteurs judiciaires de la Brigade criminelle du Parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Matete et des éléments de la Police nationale congolaise et ceux des Forces Armées de la République Démocratique du Congo munis d’une réquisition d’information n°1.666/RI/4276/PR023/KAM a déguerpit tous les occupants prétextant tirée leur droit d’un arrêté ministériel n° CAB/AF/0106/91 du 27 mars 1991 jadis non publié au Journal Officiel dont vous l’avez qualifié de faux en ce qu’il n’existe pas, n’ayant aucune trace dans les archives du ministères des Affaires foncières et qui demeure flou sur le bénéficiaire et l’espace d’occupation », a-t-il indiqué. Malgré les différentes interventions des autorités de la place, les éléments de la Police nationale et ceux des FARDC occupent malheureusement ce lieu pour le compte de M. Mokonzo.
L’implication du ministre des Affaires foncières
Au regard des éclaircissements apportées à la question d’actualité, le ministre Robert Mbwinga est resté catégorique. Il y a spoliation de la concession du domaine public de l’Etat, et que l’arrêté évoqué par Sieur Mokonzo est un faux document, d’où l’impératif de la démolition dès la semaine prochaine de toutes les maisons érigées dans ce site attribué illégalement au précité, pourtant inconcessible tant qu’il n’est pas désaffecté par une Ordonnance présidentielle.
Les remerciements vont dans tout le sens à l’endroit du Premier ministre, du ministre des Affaires foncières et du Gouverneur de la Ville qui a annulé le faux arrêté. Raison pour laquelle il faut poursuivre en justice le spoliateur qui se voit protéger par les services du ministère de la Défense et du ministère de la Justice et les attraire en justice et la République par une assignation RC 2891, déposée au Palais de la nation.
Malgré les correspondances du ministre des Affaires foncières au Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, et à Mme la ministre de la Justice, puis au ministre de l’Intérieur et Sécurité pour obtenir le départ des policiers et des militaires dudit site aux fins de permettre aux mamans maraîchères une jouissance paisible, et d’attraire en justice M. Mokonzo Mutuza pour faux et usage de faux.
La bataille est gagnée hier au sein de l’hémicycle du Palais du peuple, ce qui reste est l’applicabilité de cette mesure de démolition, ce dont les mamans maraichères attendent du ministre des Affaires foncières et du Gouverneur de la Ville de Kinshasa.
Pius Romain Rolland