Suite aux affrontements entre des groupes armés au Sud Lubero/Nord Kivu, plusieurs partenaires humanitaires retirent leurs équipes

Mercredi 1 octobre 2014 - 09:37

Le Sud du territoire de Lubero, dans la province du Nord Kivu, est en proie à une insécurité quasi permanente créée par des affrontements récurrents entre différents groupes armés et empêche les humanitaires de s’acquitter de leur tâche.

Ce climat délétère, constate-t-on, a contraint plusieurs partenaires humanitaires à retirer leurs équipes dans cette zone, dans l’espoir d’y revenir une fois la situation sécuritaire améliorée. Ils ont notamment retiré leurs équipes dans les localités de Kanyatsi, de Tama et de Kasugho.

Ces affrontements à répétition entre groupes armés ont également réduit l’accès humanitaire dans la zone de Bunyatenge et autour de Kasugho. Ils opposent la coalition de l’Union des patriotes congolais pour la paix (UPCP)/Forces démocratiques de libération du Rwanda aux Maï Maï Nduma défense du Congo (NDC).

Des sources locales attestent que des combats entre ces groupes rebelles se poursuivent dans la zone de Kasugho. Quelques jours auparavant, des affrontements ont été rapportés respectivement le 16 et 18 septembre dernier à Bunyatenge et dans la zone de Kasugho.

Par un concours de circonstances heureuses, rapporte le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), plus d’une soixantaine de personnes parmi la centaine qui avaient été enlevées par des miliciens  Maï Maï NDC lors de leur retrait de Bunyatenge, le 16 septembre dernier, ont réussi à s’échapper et sont arrivées  dans la localité de Bunyatenge, où ils se sont réfugiées.

Mais avant de se retirer de Bunyatenge, a-t-on déploré, des éléments Maï Maï NDC ont violé des femmes et pillé la structure sanitaire de cette localité ainsi que plusieurs maisons. A cause de l’insécurité qui a élu domicile au Sud de Lubero, le déplacement de population se poursuit jusqu’à ce jour vers les localités de Mbwavinwa, Kirumba, Kitsumbiro, Bingi et Alimbongo.

Suite  à l’attaque lancée le 16 septembre dernier au Sud du territoire de Lubero, par les éléments Maï-Maï Cheka-Nduma défense du Congo (NDC), contre ceux du Front populaire congolais (FPC) de Lafontaine et les  Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) à Bunyatenge, à 54 kilomètres au Nord ouest de Loufu, le bataillon uruguayen des forces de la Mission de l’organisation des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) a déployé le jour suivant dans la région de Kanyabayonga, un poste opérationnel.

 

Des déplacés dans une situation humanitaire préoccupante

Ce poste opérationnel, explique-t-on, est chargé de protéger le camp des ex-rebelles des FDLR ayant fait volontairement reddition, les membres de leurs familles et les populations locales riveraines.

Par ailleurs, les statistiques livrées par des sources humanitaires à la date du 17 septembre dernier, renseignent que 1 438 ménages déplacés ont été enregistrés dans le territoire de Walikale,  en raison de 428 dans localité de Rusamambo, 415 à Buleusa et Kanune, 300 à Kateku, 89 à Buhimba, 50 à Bukumbirwa et à Kilambo, ainsi que 156 à Bushalingwa.

Dépourvues pratiquement des biens de première nécessité, ces personnes déplacées internes, se retrouvent dans une situation humanitaire préoccupante. Elles vivent pour la plupart dans des familles d’accueil et proviennent des localités de Bukonde, Kabingu, Buruko, Oninga. D’autres sont arrivées entre le mois de juillet et septembre dernier après avoir fui des exactions des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des affrontements entre ce groupe armé et les Maï Maï NDC.

Dans l’entre-temps, le comité local de déplacés de la localité de Miriki a enregistré le 18 septembre dernier, 207 ménages en provenance de la même zone.

Toujours en rapport avec le volet humanitaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) procède depuis le 15 septembre dernier, à la distribution des vivres en faveur de 616 ménages déplacés de la localité de Pinga centre arrivés à partir du 26 juillet dernier. La localité de Pinga est située plus ou moins à 80 kilomètres au Nord-est du territoire de Walikale.

Ces ménages ont également fui des opérations militaires lancées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre les groupes armés Maï Maï NDC et Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) dans les localités de Lukweti et Irameso, ainsi que des affrontements entre les groupes armés FDLR et Maï Maï NDC dans la localité de Buruko.

Ayant pratiquement tout abandonné pour sauver leur vie, les acteurs humanitaires estiment qu’il est nécessaire d’évaluer les besoins en Articles ménagers essentiels (AME) en faveur de ces déplacés et pour les 1967 autres ménages retournés à Pinga après l’assistance fournie par l’ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) en juin dernier.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec  186 800 habitants, la zone de santé de Pinga, en territoire de Walikale, présente des besoins sanitaires urgents depuis le retrait de Médecins sans frontières (MSF-H) il y a environ un an.

 

Hôpital de Pinga et centres médicaux non approvisionnés en médicaments et matériels

De même, indique-t-on, l’hôpital général de référence  de Pinga, les centres de santé de Nkasa, Mpeti, Kaseke et autres, se trouvant sur l’axe Pinga/Buleusa, ne sont plus approvisionnés en médicaments et matériels.

Abondant dans le même sens, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) souligne que  d’autres besoins ont également été rapportés notamment l’absence de programme de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME), le manque d’appui au programme de violences sexuelles et de riposte contre le paludisme. Pour remédier tant soit peu à cette situation, MSF compte se positionner dans la zone pour des cliniques mobiles.

Dovin Ntelolo Diasonga

 

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