Session extraordinaire au Parlement : Une semaine entière sans plénière

Vendredi 10 juillet 2015 - 09:55

Malgré le refus catégorique de l’Opposition politique parlementaire, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ont exercé un forcing en convoquant, depuis le samedi 4 juillet dernier, la session extraordinaire dans les deux chambres du Parlement. Selon Aubin Minaku et Léon Kengo, cette session devrait durer quatre semaines et traiter d’importantes matières, parmi lesquelles le projet de loi sur la répartition des sièges, rejeté auparavant par les députés et sénateurs, puis renvoyé au gouvernement pour corriger les monstruosités y contenues.

Une semaine entière de perdue

Voilà que du 4 au 10 juillet, aucune plénière n’a été convoquée à l‘Assemblée nationale. Une semaine entière de perdue, sans aucune raison officielle avancée, alors que les matières à traiter sont extrêmement délicate, notamment pour l’organisation des élections urbaines, municipales et locales prévues en octobre prochaine, à en croire le calendrier électoral global publié le 12 février courant par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Quant à la Chambre haute, les sénateurs n’ont eu droit qu’à une seule plénière, le lundi 6 juillet dernier, avant de sécher les autres jours. C’était pour discuter du projet de loi sur le statut des chefs coutumiers, à qui ils ont refusé d’accorder les immunités, pour éviter d’en faire de véritables rois intouchables.

Si Aubin Minaku avait pris son avion pour Genève, juste après avoir ouvert la session, cela n’est pas une raison pour brûler toute la semaine, le vice- président et le reste des membres du bureau étant présents au pays. D’aucuns se demandent s’il s’agit pas là d’une négligence de la part des sénateurs et députés, ou alors ils tentent de convaincre l’Opposition parlementaire de rejoindre l’hémicycle, pour décider ensemble des questions sensibles sur l’avenir de la République démocratique du Congo.

Toutefois, ces opposants sont catégoriques. N’ayant pas soutenu la convocation de cette session extraordinaire, ils ont décidé de la boycotter complètement. Comme la Majorité présidentielle a fait un forcing, ils ont préféré la laisser seule face à a responsabilité, prenant ainsi le peuple congolais à témoin.

Nettoyer un projet de loi en quelques jours

L’Opposition parlementaire trouve impossible que le gouvernement fasse le nettoyage de ce projet de loi en quelques jours et le fasse gober aussi vite aux députés au cours de cette session. Au lieu de faire un travail à la hâte, ils souhaitent que l’exécutif prenne tout son temps pour revenir avec ce document lors de la session budgétaire au mois de septembre prochain, et ainsi sécuriser les urbaines municipales et locales.

Il est inadmissible, par exemple, que ce projet de loi indique des sièges même dans des circonscriptions qui n’ont pas atteint le nombre d’électeurs requis. Pour corriger ces anomalies, cela exige du sérieux. Au cas contraire, c’est une fraude électorale programmée.

Par LEFILS MATADY

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