A voir les choses de très près, il n’y a plus de doute possible. L’envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique pour la région des Grands Lacs a sifflé la fin de la récréation. Il tient à ce qu’on puisse en finir, une fois pour toutes, avec les FDLR. Il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. L‟envoyé spécial des Etats-Unis d‟Amérique pour la région des Grands Lacs doit avoir sonné le tocsin de l‟éradication « définitive » des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Urgence à neutraliser les FDLR Il est donc revenu à la charge. Cette fois-ci, ce n‟est pas pour que les ex-combattants FDLR continuent, comme ils l‟ont fait, jusque-là, à raconter leur vie à qui veulent bien les entendre, mais pour qu‟ils se mettent réellement au pas. Et pas de n‟importe quelle manière : le modus operandi que Russ Feingold a décliné à la faveur d‟un détour, le 10 septembre 2014, à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, est sans appel. Dans tous les cas, il ne s‟est aucunement entouré de circonlocutions, bien au contraire. Russ Feingold a appelé à « vite commencer concrètement l‟élimination des FDLR». Il estime, en effet, que l‟élimination des FDLR a déjà dépassé son délai et qu‟elle devra vite commencer concrètement afin qu‟un terme soit définitivement mis sur cette question qui n‟a que trop duré. La messe semble-t-elle avoir été dite pour que l‟on commence déjà à composer les FDLR au passé ? Quoi qu‟il en soit, il n‟y a rien de moins vrai dans ce feuilleton où, malheureusement, tout ressemble à du déjà entendu. Il y a donc urgence d‟accélérer les opérations de neutralisation des FDLR, comme l‟a si bien réaffirmé l‟envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs. Tout en saluant « les efforts » du gouvernement de la République Démocratique du Congo pour mettre un terme aux groupes armés locaux et étrangers, l‟ambassadeur Russ Feingold tient en fait à voir « s‟accélérer » les opérations de leur éradication avec une forte pression sur les FDLR ». Partant des assurances plusieurs fois réitérées à l‟issue des entretiens avec le chef de l‟Etat congolais, l‟ambassadeur Feingold s‟est, à tout le moins, dit confiant de voir la question des FDLR être rapidement conclue. Et ce n‟est pas pour rien que les Etats-Unis « anticipent déjà la garantie de leur collaboration pour que cette question soit résolue définitivement ». Pas question de transiger Il faudrait, dans la foulée, rappeler qu‟il n‟y a pas longtemps le président des FDLR avait affirmé que ses ex-combattants n‟iront jamais dans les camps prévus pour les accueillir à Kisangani, retenu comme site pour accueillir provisoirement ces éléments avant de les diriger ailleurs. Victor Byiringiro avait même demandé à la SADC (Communauté économique d‟Afrique australe) de prendre la tête d‟une nouvelle « initiative pour la paix » devant aboutir – suite à des pressions – à un dialogue avec Kigali. Mais, du côté de la Monusco tout comme de celui du gouvernement de la République, pas question d‟entendre les choses sous cet angle. « C‟est inacceptable de chercher à dicter au gouvernement congolais des conditions à leur désarmement », avait indiqué un responsable onusien. « Je crois qu‟ils (les FDLR) sont en train de consommer le temps qui leur a été accordé et qu‟ils s‟exposent à un désarmement forcé », avait déclaré le ministre Lambert Mende des Médias et porte-parole du gouvernement.
On sait que la rencontre ministérielle de Luanda, à la faveur d‟un mini-sommet des pays de la CIRGL convoqué par le président angolais, en même temps président en exercice de ladite conférence, avait donné un ultimatum aux FDLR (de désarmer) d‟ici à la fin de l‟année, avec une évaluation à mi-parcours. Paix et sécurité au Nord-Kivu A la fin de cet ultimatum, l‟option militaire devra être utilisée, a tenu à souligner l‟envoyé spécial de l‟Onu pour les Grands Lacs, Saïd Djinnit, lors de sa tournée dans la région. Dans tous les cas, les Etats-Unis, par le biais de leur envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, ont réaffirmé qu‟ils allaient « continuer à oeuvrer pour aboutir à la paix et à la sécurité dans la partie de l‟Est de la République Démocratique du Congo, en général, et dans la province du Nord-Kivu en particulier ». « L‟important, a martelé Russ Feingold lors de son récent passage à Goma, est de voir le Nord-Kivu être débarrassé de groupes armés qui freinent la reconstruction de cette province au même diapason que les autres parties de la République démocratique du Congo toute entière ».