* L’élection présidentielle : « C’est une exigence constitutionnelle et l’argent ne doit pas constituer un prétexte pour retarder les élections », a déclaré le sénateur américain, lors d’une conférence de presse tenue hier à Kinshasa.
L’Envoyé Spécial des USA dans la Région des Grands lacs, le sénateur Russ Feingold, attend de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en RDC, la publication d’un calendrier électoral global et inclusif avec une date précise de l’organisation de présidentielle d’ici à 2016, conformément au délai prévu par la Constitution.
L’Envoyé spécial des USA pour la Région des Grands Lacs, le sénateur Russ Feingold, se réjouit de la loi électorale votée au Parlement et apprécie particulièrement la décision de déconnecter le recensement de la tenue des élections. Il l’a dit au cours d’une conférence de presse donnée hier lundi 9 février à la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa.
« La délibération qu’il y a eue au Parlement et la décision finale témoignent d’une démocratie qui est en marche », a-t-il indiqué. Il estime que « la promulgation de cette loi électorale serait un signal fort pour des élections crédibles », a-t-il ajouté.
Dans sa communication, le diplomate américain a convié la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de publier un calendrier électoral global et inclusif avec une date précise de l’organisation de présidentielle qui doit intervenir en 2016 conformément au délai prévu par la Constitution. Pour Russ Feingold, les élections urbaines, locales et municipales ne sont pas exigées par l’approche constitutionnelle, mais seulement la présidentielle.
Il estime, en tout cas, que rien ne pourra excuser la non tenue du scrutin présidentiel, même pas le manque éventuel d’argent. « C’est une exigence constitutionnelle et l’argent ne doit pas constituer un prétexte pour retarder les élections », a-t-il insisté. « Si la Ceni s’engage à organiser l’élection présidentielle conformément au délai constitutionnel, la Communauté internationale sera prête à apporter son soutien à l’organisation de ce scrutin », ajoute-t-il.
Russ Feingold rappelle que « le Gouvernement congolais s’était engagé à fournir le gros de financement pour l’organisation des élections ». Il a également rappelé que lors de sa visite en RDC, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, avait annoncé que l’administration Obama débloquerait une enveloppe de 30 millions de dollars pour appuyer l’organisation des élections en RDC, mais à condition que celles-ci soient libres, transparentes et crédibles.
« La position des USA est claire, la passation de pouvoir doit se faire de manière pacifique à l’issue des élections » a expliqué le diplomate américain.
Il invite les acteurs politiques congolais, Majorité, opposition et société civile, à s’investir dans un dialogue inclusif de façon à faire avancer le processus démocratique.
PERSONNALITE CONNUE DE LA POLITIQUE AMERICAINE
Nommé en Juillet 2013 au poste d’Envoyé spécial des USA pour la Région des Grands Lacs, Russ Feingold est une personnalité bien connue de la politique américaine, pour avoir co-présidé la campagne de réélection du président Barack Obama.
Il a siégé et présidé la sous- commission Afrique au Sénat américain depuis 18 ans et a effectué de nombreux voyages en Afrique.
Fin connaisseur de l’Afrique, Russ Feingold a travaillé en étroite collaboration avec John Kerry, sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines et d’autres dirigeants internationaux à la recherche d’une paix durable et de la prospérité économique dans la région des Grands Lacs. Diplômé de l’Université Wisconsin-Madisonn avec mention honorable en 1975, il est également diplômé de l’Université d’Oxford en 1977. Le Sénateur Russ Feingold fut admis par la suite à la Faculté de Droit d’Harvard où il obtient son diplôme en 1979.
Durant son mandat au Sénat des États-Unis, ses priorités législatives ont été la réforme des campagnes électorales, l’appui à un système de sécurité sociale étendu et à une assurance santé universelle, la préservation de l’environnement, l’abolition de la peine de mort et une politique étrangère multilatérale.
Avec le sénateur républicain John McCain, il fut ainsi à l’origine du Bipartisan Campaign Reform Act de 2002 qui plafonnait les dépenses en matière de publicité électorale.
Par ailleurs, Feingold fut le seul sénateur à voter contre la loi USA Patriot Act, faisant valoir qu’elle restreignait abusivement les libertés civiles. Didier KEBONGO