Le colonel Mamadou Moustapha Ndala, commandant du 42ème bataillon des commandos FARDC des unités de réaction rapide, qui avait vaincu les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) trouvait la mort mystérieusement à quelques encablures de la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Il a trouvé la mort après que sa jeep ait été mitraillée par une roquette. Qui a tiré sur le vaillant colonel (nommé Général à titre posthume après sa mort) ?
Il semble que les langues commencent à se délier lors du procès qui se déroulé depuis quelques semaines à Beni. Le dernier développement dudit procès est rapporté par la radio Okapi qui affirme qu’un officier des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (RDC) est accusé d’avoir perçu la somme de 27 mille dollars américains des ADF (rebelles ougandais qui opèrent dans l’Est de la RDC) pour tuer le colonel Mamadou Ndala. Au cours de l’audience du lundi 3 octobre 2014, renseigne la radio onusienne, un chef rebelle ougandais a dévoilé, devant la cour opérationnelle militaire, le plan meurtrier monté contre le colonel Mamadou Ndala, accusant un officier des FARDC d’avoir perçu 27 000 USD des ADF pour éliminer l’ex-commandant du 42e bataillon des commandos FARDC des unités de réaction rapide. La même source souligne que les nouvelles révélations faites au cours de l’audience de lundi 3 novembre par un des présumés chefs rebelles des ADF laissent croire qu’il y a eu des complicités au sein des FARDC dans l’assassinat du colonel Mamadou. Radio Okapi rappelle qu’après les révélations de l’avocat de la République sur la complicité du Major Viviane Masika, le lieutenant-colonel Nzanzu Birocho a été confronté à cette réalité le lundi dernier.
Transactions commerciales
L’officier rebelle ADF dont le visage a été masqué et identité non révélée, indique la radio onusienne, a chargé devant la Cour, ce haut officier FARDC. Dans son témoignage, il a affirmé sans ambages, que le lieutenant colonel Nzanzu Birosho a reçu, d’après lui, du haut commandement des rebelles ADF, la somme de 27 mille dollars américains, pour planifier un coup meurtrier contre les responsables de l’opération militaire Sokola1.
Ce n’est pas tout. Le chef rebelle ougandais a, par ailleurs, révélé que l’épouse du colonel Nzanzu collaborait avec les rebelles dans des transactions commerciales et rapportait des informations cruciales concernant les mouvements du colonel Mamadou.
Une récompense avait été promise au colonel Nzanzu après l’exécution de sa mission, a souligné le chef rebelle ougandais, sans autres précisions. L’officier Nzanzu a, quant à lui, clamé son innocence devant la cour, parlant d’un « pur montage » contre sa personne. D’autres prévenus devraient comparaître au cours de l’audience de mardi 4 novembre.
Trafic du carburant
Radio Okapi rappelle que dans le cadre de ce procès, la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu avait déjà auditionné et confronté des prévenus et certains témoins mardi 14 octobre sur le trafic frauduleux du carburant auquel seraient impliqués des officiers militaires au Nord-Kivu.
Selon le Ministère public, certains officiers FARDC, dont le colonel Mamadou Ndala, étaient impliqués dans une opération de fraude de carburant avant l’assassinat de l’ancien commandant du 42ème bataillon des commandos FARDC des unités de réaction rapide. La Cour cherchait ainsi à comprendre s’il y avait un conflit entre ces officiers militaires et Mamadou Ndala avant sa mort.
CONGO NOUVEAU avec le cours de Radio Okapi