*Alors que la Majorité célèbre sa victoire historique sur l’Opposition, les regroupements politiques de cette dernière ainsi que les organisations de la société civile se sont réunis, hier, mardi 13 janvier au Centre Béthanie de la Gombe, pour une évaluation des événements du 12 janvier dernier. Les opposants ont, une nouvelle fois, demandé au Gouvernement de procéder au retrait de son projet de loi électorale en examen à l’Assemblée nationale. Ils annoncent, pour bientôt, la multiplication et le renforcement des actions des masses pour faire respecter l’esprit et la lettre de la Constitution.
La Commission Politique, Administrative et Juridique de l’Assemblée Nationale s’est mise à faire le toilettage du projet de loi électorale que la plénière a jugé recevable, le lundi 12 janvier 2015. Après son adoption par l’Assemblée nationale, le projet de loi électorale devra prendre la direction du Sénat pour une seconde lecture, avant la fin de la session extraordinaire prévue pour le 26 janvier prochain. A l’opposé, les regroupements politiques de l’Opposition ainsi que les organisations de la société civile se sont réunis, hier mardi 13 janvier au Centre Béthanie de la Gombe, pour une évaluation des événements du 12 janvier dernier. Les opposants ont, une nouvelle fois, demandé au Gouvernement de procéder au retrait de son projet de loi électorale en examen à l’Assemblée nationale. Ils annoncent, pour bientôt, la multiplication et le renforcement des actions des masses pour faire respecter l’esprit et la lettre de la Constitution. La lutte continue, ont-ils promis. Faisant le bilan de la journée très mouvementée de lundi 12 janvier, journée qui a débuté avec une manifestation de rue hostile à la révision de la loi électorale, empêchée comme l’on pouvait s’y attendre par les forces de l’ordre, pour se terminer dans une cacophonie sans nom dans la salle de Congrès, les opposants déplorent les arrestations arbitraires de plusieurs de leurs ainsi qu’un certain nombre de blessés dans leurs rangs.
Langage des sourds
Après les réactions à chaud, caractérisées par de lourdes charges émotives, à cause des scènes de bagarre entre Députés de la Majorité et de l’Opposition retransmises en direct à la télévision nationale, les analystes politiques commencent à s’interroger sur la suite des événements. La Majorité au pouvoir est engagée sur trois fronts : la décentralisation, le recensement et les élections. Sur la question de la décentralisation, l’Assemblée nationale a adopté, le vendredi 9 janvier dernier, la loi sur le découpage territorial permettant au pays de passer de 11 provinces actuellement à 26 provinces. Les limites des futures provinces ont été tracées. Seulement, des voix s’élèvent pour manifester des inquiétudes. Du Katanga, on apprend que le Président de l’Assemblée provinciale a initié une pétition contre la loi sur le découpage territorial. Sur les antennes d’une radio locale, Gabriel Kyungu, dont l’opposition au découpage de sa province n’est plus à démontrer, a affirmé avoir déjà récolté plus de 100 mille signatures dans le cadre d’une pétition à soumettre à l’Exécutif national. Gabriel Kyungu envisage, à terme, recueillir 5 millions de signatures au moins. Qui plus, hier mardi 13 janvier à Kinshasa, une trentaine de Députés originaires du Katanga ont signé et rendu publique une déclaration allant dans le même sens. Lors du débat général consacré à la loi sur la mise en application de la décentralisation, le Député Christophe Lutundula Apala Pen Apala s’est interrogé sur les implications financières de la mise en place des Entités territoriales décentralisées, plus de 1400 au total. Des inquiétudes partagées par des experts de la Banque Mondiale qui estiment à près de 30 milliards Usd, la somme d’argent nécessaire au processus de décentralisation. Qui sait si l’idée d’une installation progressive des Entités territoriales décentralisées pourrait aider à résoudre le problème. Encore faudra-t-il savoir à quel rythme.
L’ONIP en action en mars 2015
Au sujet du recensement de la population, deuxième front sur lequel le Gouvernement va s’attaquer, l’Office national pou l’identification de la population (ONIP) débute les opérations en mars prochain. C’est Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’Sefu, Directeur Général de l’ONIP, qui a livré l’information à la presse. L’ONIP, pour son fonctionnement, a besoin de 500 millions de dollars américains.
Elections hypothéquées
S’agissant, enfin, de la suite du processus électoral, il est à craindre que l’Opposition, qui n’accorde aucun crédit au nouveau projet de loi, ne boycotte les élections, elles-mêmes, qui seront organisées sur cette base légale. La Majorité, forte de sa supériorité numérique, va certainement foncer jusqu’au bout. La thèse d’une crise décalée fait ainsi du chemin.
Parallèlement, plusieurs formations et personnalités politiques réclament le dialogue afin de détendre l’atmosphère politique. Est-ce tard ? Absolument pas. Il y va de l’intérêt de tous : Majorité et Opposition.
La Pros.