C’est depuis plusieurs années que l’on observe une vilaine pratique dans les rues de Kinshasa. Comme à l’accoutumé, lorsqu’une personne meurt, la dépouille mortelle est gardée pendant un certain moment à la morgue, ensuite conduite à la résidence du disparu pour les funérailles. Lors des obsèques, il est malheureux de constater que les personnes désignées pour transporter le corps du disparu au lieu de deuil ou au cimetière, ont adopté un sale système de secouer le cercueil dans tous le sens, entonner des chansons obscènes sans un respect quelconque ni à la famille éprouvée, ni au défunt. Ce spectacle désolant, prend de plus en plus de l’ampleur dans presque toutes les communes de la capitale, surtout dans la périphérie.
Récemment, un incident malheureux s’est produit dans la commune de Kimbanseke, suite à cette pratique déshumaine. Selon les informations livrées par les témoins oculaires du drame, une famille se rendait au cimetière de Kimbanseke pour inhumer le corps de leur regretté père. Et puisque la résidence du défunt se trouvait non loin du cimetière en question, la famille a décidé de franchir la distance à pied. Comme d’habitude, ils ont pris en location une équipe des «pomba», pour transporter le cercueil jusqu’à sa dernière demeure. Chemin faisant, ces derniers se sont mis à secouer la dépouille mortelle, en exhibant quelques pas de danse, sous les chants et fanfares, scandant des cris parfois éhontés. Malgré les reproches faites par la famille, ces « pomba» n’en faisaient qu’àleur tête. Arrivé au niveau du marché « Ngadu », ces transporteurs ont laissé tomber le cercueil et le corps à l’extérieur.
Etant donné que le cercueil était abimé suite aux coups qu’il avait enregistrés, les membres de famille ont été obligés de constituer une autre somme d’argent pour acheter un nouveau cercueil avant de continuer le reste du chemin.
Quant aux « pomba» en question, ils ont aussitôt pris fuite au moment de l’incident. Pour certains observateurs, les inventeurs de cette pratique sont, pour la plupart, des vendeurs, des commerçants ou des enfants en rupture familiale, appelés couramment « shégués ».
D’après eux, transporter le cercueil, en chantant, dansant et en le secouant, est une manière d’honorer le disparu et le faire revivre pour la dernière fois, les souvenirs de sa vie.
Les autorités de la ville sont donc priées de réprimer ce comportement obscène en prenant des mesures strictes, afin que les compatriotes soient enterrés dignement.
Il appartient aussi à la famille endeuillée d’honorer la mémoire de celui qui leur a été intime, en mettant du sérieux dans l’organisation des funérailles, en ne permettant pas aux délinquants de prendre possession du corps pour en faire ce que bon les semble. PersideDiawaku