L’ultimatum lancé par le gouvernement provincial aux exploitants miniers illégaux pour évacuer de la Réserve de faune à okapi (RFO) à Epulu (Province Orientale) a pris fin mercredi 15 octobre. Mais la société civile de Badengaido plaide pour le report de l’opération d’évacuation et la prolongation de cet ultimatum. Elle estime que cette décision « hâtive » peut avoir des conséquences dont la montée de l’insécurité dans la région où l’on estime à plus de trente mille le nombre d’exploitants enregistrés dans cette réserve.
Dans un mémorandum signé par mille deux cents personnes et remis au gouverneur de la province, les signataires font savoir que toutes les procédures prévues avant l’évacuation des occupants illégaux n’ont pas été respectées. Ils citent notamment la sensibilisation de la population et la délocalisation des populations concernées qui n’auraient pas été réalisées convenablement.
Le mémorandum invite le gouvernement provincial à revoir sa décision et à prolonger la date butoir du 15 octobre.
« Nous demandons avec beaucoup de courtoisie à l’autorité provinciale de revoir sa décision. Soit de créer une zone de restriction pour aider cette communauté à faire l’exploitation artisanale d’or. Et la deuxième possibilité, il faut encore donner une longue échéance jusqu’ à ce que la population soit sensibilisée en matière de la conservation des forets », plaide Adolphe Mokolo na Yenga, membre de la société civile de Badengaido.
De son côté, le gouvernement provincial maintient sa décision. « Les récalcitrants subiront la rigueur de la loi », prévient Paulin Odiane, ministre provincial des Mines.
« Il n’y a pas de moratoire. Ils doivent sortir. Nous avons eu le temps de les tenir informés », affirme-t-il, plaidant pour la protection de la réserve d’Epulu.
Le gouvernement provincial avait annoncé une opération des services de sécurité et des gardes parc pour évacuer de force tous les occupants illégaux de cette zone protégée à partir du 15 octobre. L’objectif de cette évacuation est de relancer la capture des okapis dans cette aire protégée qui est un patrimoine mondial de l’Unesco.
La mesure a également été prise pour mettre fin à la fraude et la contrebande des ressources naturelles en Province Orientale.
En juin 2012, 15 okapis avaient été tués dans une attaque des combattants du chef milicien Morgan contre la réserve d’Epulu. L’okapi est une espèce protégée depuis 1993. L’animal figure sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature.