Dans cette optique, le 1er ministre a confirmé la poursuite de l’opération » likofi » à travers des bouclages ciblés
Le 1er ministre a exprimé, hier mercredi 15 octobre, sa volonté de lutter fermement contre la criminalité connue dans la ville de Kinshasa comme phénomène » kuluna » et sous toutes les formes.
Augustin Matata Ponyo a fait cette promesse dans la salle des Congrès du Palais du peuple, siège du parlement, au cours d’une séance plénière de l’Assemblée nationale consacrée à sa réponse aux préoccupations soulevées lundi dernier par les députés nationaux lors du débat général sur le projet de loi de finances de l’Etat pour l’exercice 2015.
Il a confirmé la poursuite, dans tous les districts de la capitale congolaise, de l’opération » likofi » 1 et 2 initiée pour mettre hors d’état de nuire tous les inciviques qui perturbent la quiétude de la population.
» L’installation du numéro vert dénommé C3C ou 112 en phase expérimentale dans la commune de Kinshasa constitue une preuve palpable du Gouvernement à juguler ce fléau « , a indiqué le 1er ministre.
Cette réponse concerne les préoccupations des députés sur certains sujets spécifiques. Sous cette rubrique, Augustin Matata Ponyo affirmé que les travaux de révision du Code minier sont en cours.
Dans le souci de maximiser les recettes de l’État, le Gouvernement voudrait revoir à la hausse le taux de la redevance minière et améliorer la question de la stabilité fiscale qui fait rater au Trésor Public d’importantes ressources financières.
Ces modifications majeures permettront de mobiliser les ressources nécessaires pour le financement du développement national.
L’avant projet de loi discutée au cours des réunions tripartites (Experts du Gouvernement, Entreprises minières et Société civile) a été transmis aux consultants international et national recrutés par le ministère des Mines, pour leurs avis qui interviendront à la fin du mois courant.
Bientôt révision du Code minier
Suivant le calendrier réaménagé du processus de révision du Code Minier, le projet de loi y relatif sera soumis à l’examen du Parlement au cours de la présente session.
Les efforts pour la production de la législation en matière de l’électricité et de l’appui du développement des zones économiques spéciales se poursuivent pour lever le défi de la mise en place des réformes dans ces secteurs et de faire de la RDC une puissance énergétique. Raison pour laquelle le Gouvernement s’attèle à la mobilisation des ressources pour la construction du Barrage Grand Inga dans une approche modulaire.
S’agissant de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, une gestion rationnelle nécessite une législation adaptée en la matière. Ce cadre fondateur permettra au pays d’exploiter, dans des conditions » gagnant-gagnant « , les différents bassins pétroliers et gaziers dont dispose le pays.
Toutes les institutions publiques doivent se mobiliser pour lever les contraintes au développement de la production pétrolière et gazière en RD Congo. A cet effet, le pays doit être doté d’un nouveau cadre légal en la matière. Sur ce, il est impérieux que l’examen de ce cadre intervienne au cours de cette session.
Moderniser l’entrepreneuriat en RDC
Quant à la promotion de la classe moyenne Congolaise, le Gouvernement de la RDC entrevoit de mettre en place un projet de Loi visant la modernisation de l’entrepreneuriat en RDC.
Ce cadre vise à offrir aux entrepreneurs nationaux de réelles opportunités d’affaires susceptibles de les intégrer dans le concert des opérateurs économiques, et de ce fait, de les associer à la maitrise de l’économie du pays.
Il permettra de fixer le régime particulier de l’entrepreneur national et d’instituer les mesures d’encadrement, de soutien financier et des garanties des entrepreneurs nationaux, en particulier les jeunes et les femmes pour la création d’entreprises.
A titre d’exemple, sur instruction du Chef de l’Etat, les dispositions sont prises pour ouvrir la participation des investisseurs congolais aux capitaux des entreprises à créer dans le cadre du Parc Agro Industriel de Bukanga Lonzo.
Concernant le transport routier, le gouvernement prévoit de déployer progressivement la société TRANSCO en provinces.
Des missions d’études sont en cours dans les chefs lieux de différentes provinces, en vue de la collecte des informations requises à cet égard. Une nouvelle commande des bus sera très prochainement lancée en fonction des résultats des études en cours.
CONGO AIRWAYS arrive!
Le transport aérien est actuellement contrôlé par les compagnies privées qui desservent les coins du pays assurant une certaine rentabilité à leurs opérations.
Avec le lancement imminent de la nouvelle compagnie aérienne nationale, CONGO AIRWAYS, en plus d’autres coins du pays, le centre sera complètement desservi. Les aéroports de Lodja, Gemena, Mbandaka, Gbadolite, Bunia et Kisangani connaîtront bientôt une mise à niveau de leurs équipements dans la perspective de leur desserte prochaine par notre compagnie aérienne nationale, en propre ou en complémentarité de réseaux.
Dans la perspective de lancement prochain du premier convoi de l’ITB KOKOLO, un programme de réhabilitation des ports, qui seront desservis par ce convoi, est en cours de réalisation. Le port de Lisala, en tant qu’une des principales escales de ce convoi, est également pris en compte.
Les travaux devront s’y dérouler très prochainement.
Quant à la réforme relative à la paie des agents et fonctionnaires de l’État par voie bancaire, Augustin Matata Ponyo a précisé que les effectifs des services non encore bancarisés en provinces feront l’objet d’une intégration progressive, en commençant par les sept provinces dont les informations ont été communiquées en premier.
S’agissant des plans de déploiement des banques pour la reprise de la paie des enseignants dans les territoires, le Service de la comptabilité et de la paie des enseignants (SECOPE) et le Comité de suivi de la paie les examinent.
Ceci permettrait à la réforme d’enregistrer une augmentation de près de 100.000 agents et fonctionnaires bancarisés, soit au total environ 88 % des effectifs globaux à bancariser, le reste évalué à 110.031 devant être bancarisé entre novembre 2014 et mars 2015 dans le meilleur des cas.
Dans quelques territoires dits à accès difficile, le problème de distance se pose avec acuité, du fait de l’absence des infrastructures de base pouvant permettre l’implantation d’une banque.
C’est pourquoi le Gouvernement a incité les banques à procéder à des paies des agents et fonctionnaires de l’État par guichets mobiles et ce, sur la base d’une cartographie des écoles et des commissariats dans les entités provinciales.
En parallèle, une partie des opérations a été confiée à CARITAS et aux ordonnateurs délégués provinciaux, en attendant le déploiement des banques.
C’est ici le lieu de mentionner que la rétribution des banques intervenant dans les territoires à accès difficile a été majorée tout récemment, passant de USD 3,6 à USD 5,8 l’agent payé/mois, afin de les inciter à aller plus loin et leur permettre de rentrer dans leurs frais, en considérant les coûts additionnels auxquels elles devraient faire face.
Augmenter les routes asphaltées
Au sujet des routes nationales, le Gouvernement envisage la révisitation de son Programme d’Actions 2012-2016 qui est visiblement trop ambitieux par rapport aux moyens mobilisables. A cet effet, de 2012 à ce jour, 6.262 km des routes en terre réouvertes. Des efforts sont fournis pour augmenter le nombre de kilomètres de routes asphaltées.
Les routes asphaltées l’ont été essentiellement dans le cadre de Partenariat Public Privé (concession), alors que les routes en terre les sont dans un programme national RRR et en collaboration avec les partenaires techniques et financiers.
S’agissant des logements sociaux, le Gouvernement envisage de redynamiser le secteur de l’habitat dès 2015, en mettant en place une stratégie d’urbanisation rapide du pays, qui occasionnera une disparition progressive des bidonvilles, une réduction drastique du banditisme de rue, de la délinquance et, par ricochet, un accroissement de la capacité nationale de pénétration des activités diverses, comme le téléphonie, l’électrification, l’adduction d’eau…, sources de recettes publiques pour les prochaines années.
Finaliser la décentralisation
Le chef de l’exécutif national a aussi répondu aux préoccupations d’ordre général, aux préoccupations sur les recettes, aux préoccupations sur les dépenses et, enfin, aux préoccupations sur les provinces.
Il a, sur ce dernier point, expliqué que trois principaux textes légaux mériteraient d’être mis en œuvre à savoir, la loi organique portant organisation et fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des entités territoriales décentralisées, la loi portant statut de la fonction publique provinciale et locale et la loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement de la Caisse nationale de péréquation.
De son avis, en attendant l’adoption, la promulgation et la mise en œuvre de ces lois, un modus operandi a été mis en place entre le Gouvernement central et les provinces, et ce, de manière consensuelle, afin que les ressources provenant des 40 % des recettes d’intérêt commun soient gérées conjointement. Des concertations sont régulières, toutes les fois que se posent des problèmes à régler.
Il est certain que, dès que les conditions requises seront réunies, lesdites ressources seront traitées conformément au dispositif légal qui reste donc à compléter.
L’installation de nouvelles provinces pourra être mise en œuvre de manière plus aisée, en application de la loi sur la délimitation des provinces et la loi sur la programmation.
Augustin Matata Ponyo a, enfin, promis de mettre tout en œuvre les suggestions et recommandations.Il a ainsi amené les députés nationaux à déclarer recevable le projet de loi de finances de l’exercice 2014 qui a été transmis à la commission économique, financière et contrôle budgétaire pour un examen approfondi. Cette commission va déposer ses conclusions le 12 novembre prochain.
Par Marcel Tshishiku