Un document sulfureux qui circule sur le Net remet sur la sellette cette affaire des crédits de 140 millions des dollars Us. Rédigé par l’on ne sait qui car ne portant aucune indication sur l’identité de son auteur physique ou moral, ce texte a produit des effets dans tous les sens en apportant surtout la preuve éclatante que dans cette affaire, il y a à boire et à manger, tant du côté des débiteurs que de ceux qui ont mené ces enquêtes parlementaires.
Le point qui énerve n’est rien d’autre que ces qualificatifs injurieux touchant à l’honneur, à l’intégrité morale et à la respectabilité de certaines femmes mariées. En les traitant des concubines de tel ou tel membre du comité de gestion du Fond de la Promotion de l’Industrie. Le pire, c’est que ce document semble avoir été mis dans le tas d’un rapport provenant du Canada et qui semble avoir comme but de souiller les membres de cette société financière de crédit aux petites industries en RDC et certaines autorités politiques.
Pour des débiteurs du sexe masculin, ils sont désignés comme des insolvables dont l’on ne retrouve plus les traces en RDC et qui ont payé des commissions plantureuses aux membres du comité de gestion en violations des règles d’éthique professionnelle et des dispositions légales en matières de crédit.
Contradictions flagrantes
Ce rapport attribué à une firme financière canadienne pêche sur plusieurs points. Tout d’abord, une moindre lecture d’un modèle d’un contrat de prêt renseigne dans certains de ses articles que « l’emprunteur s’engage à payer au moment du déblocage du prêt les commissions et frais calculés sur le montant du prêt. Ce sont des commissions d’études fixées au taux de 3%, celle de supervision fixée au taux de 2,5 %, celle d’engagement fixée au taux de 1,5 % l’an sur le solde disponible du crédit utilisé, l’ICA sur commissions soit 18%, les frais d’inscription hypothécaire de l’ordre de 15%, l’expertise immobilière de 400 dollars Us et enfin le port et lettres fixés à 5.700 Francs congolais ».
Ensuite et c’est le plus important, « l’emprunteur s’engage à affecter en hypothèque au profit du FPI les droits immobiliers sur les immeubles désignés. Constituant la sûreté et garantie du paiement de toutes sommes en principal, intérêts, indemnités, frais accessoires, primes d’assurances, intérêts de retard et toutes sortes d’obligations ».
Or, dans ce rapport parlementaire, il est dit que la plupart d’emprunteurs n’ont jamais donné des garanties pour les prêts leur octroyés. Chose impensable en matière des prêts même entre des vifs particuliers. C’est ainsi que de nombreuses personnes citées à tort ou à raison dans ce rapport parlementaire ont élevé des protestations énergiques jusqu’à menacer de saisir les cours et tribunaux. Car disposant des garanties pour les prêts leur octroyés et exhibant des preuves palpables des paiements déjà effectués conformément aux termes du contrat conclu avec le FPI. En outre, le tout dernier article de ce contrat de prêt stipule que « les deux parties désignent le FPI aux fins de présenter ledit contrat de prêt à l’Office Notarial de Kinshasa en vue de son enregistrement sous forme authentique ».
Un autre élément qui dénonce la mauvaise foi de ce rapport rédigé au Canada et qui semble tirer ses sources du rapport parlementaire, c’est la présence des autorités politico-administratives, notamment des ministres en fonction parmi les emprunteurs insolvables. Or, pour éviter le conflit d’intérêt et le délit d’initié, la loi fondamentale interdit aux autorités politiques de continuer à gérer leurs affaires commerciales pendant toute la durée de leurs mandats.
De part et d’autre, il y a à boire et à manger. Personne n’est propre, la faute à qui ? Certainement tant du côté de l’autorité parlementaire que du FPI. D’où la saisine le plus rapidement possible du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance.
F.M.