L'ultimatum de six mois adressé aux FDLR pour déposer les armes expire ce vendredi. Mais la majorité d'entre eux ne sont pas rendus et Kinshasa refuse catégoriquement que ce délai soit prolongé.
L'ultimatum adressé aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) prend fin ce vendredi 2 janvier à minuit. Mi-2014, la communauté internationale, Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) et Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) en tête, leur avait donné six mois pour se rendre, faute de quoi ils s'exposeraient à des représailles armées.
À quelques heures de la fin de cet ultimatum, le constat est implacable : l'opération de reddition des FDLR n'a pas donné les résultats attendus. Sur environ 1 500 combattants, seulement près de 350 ont déposé les armes, soit moins d'un quart des effectifs de la rébellion. Contacté par Jeune Afrique, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, n'a pas caché son agacement face à ces chiffres peu élevés. "Nous ne sommes pas du tout satisfaits, a-t-il réagi. Le nombre de reddition n'est pas celui que nous attendions et nos problèmes ne sont pas résolus."
Les envoyés spéciaux de l'ONU, de l'UA, de l'UE et des États-Unis dans la région des Grands lacs ont, dans un communiqué, "noté avec inquiétude que les FDLR n'ont pas respecté cette échéance. Au contraire, les FDLR ont utilisé ce délai de grâce de six mois pour continuer à perpétrer des violations des droits de l'homme contre des personnes innocentes dans l'est de la RDC".
Sur la même longueur d'ondes que Kinshasa, ils estiment qu'il "n’y a pas d’autre choix que de mettre en œuvre l'option militaire contre tous ceux au sein de ce groupe armé qui refuseraient de rendre les armes volontairement."
Vers une opération militaire contre les FDLR ?
Les FDLR commettent depuis vingt ans de graves exactions en toute impunité contre les civils de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et se livrent à de nombreux trafics, notamment d'or et de charbon de bois. En décembre 2013, ils avaient annoncé la fin de leur mouvement armé pour "se consacrer à la lutte politique" dans leur pays, ce que Kigali a toujours catégoriquement refusé.
Selon Lambert Mende, une prolongation de l'ultimatum adressé au FDLR est formellement exclue par Kinshasa et ses partenaires internationaux. Reste à savoir ce que vont devenir les rebelles qui n'ont pas rendu les armes. Refusant de s'exprimer sur la suite des opérations dans les jours à venir, le porte-parole du gouvernement congolais a toutefois affirmé que ce dossier sensible allait désormais être directement géré par l'armée, n'excluant pas, de fait, une offensive militaire. Un plan d'urgence a même été préparé pour protéger les civils, prouvant qu'une telle opération est bel et bien à l'ordre du jour. Celle-ci serait alors menée conjointement par les forces armées congolaises (FARDC) et la brigade d'intervention de la Monusco, la mission de l'ONU en RDC.