RDC: majorité et opposition toujours divisées sur la loi électorale

Lundi 29 décembre 2014 - 07:49

L’opposition parlementaire s’oppose à tout examen d’un quelconque projet de loi qui émanerait du Gouvernement et qui tenterait de modifier la loi électorale en vigueur. Elle réagit ainsi à l’annonce faite par le président de l’Assemblée nationale à l’ouverture de la session extraordinaire que son bureau informerait la plénière dès que le Gouvernement aura déposé son projet de loi relative à l’organisation des élections en RDC. Du côté de la majorité l’on pense, que compte tenu des problèmes enregistrés lors des élections de novembre 2011, il y a lieu de revoir certaines dispositions de cette loi en vigueur.

Martin Fayulu, député de l’opposition a déclaré dimanche 28 décembre qu’il était inopportun de discuter d’une nouvelle loi électorale en ce moment précis.

«Nous disons clairement que s’ils ont convoqué une session extraordinaire sans objet qu’ils nous le disent; parce que, pour nous, il est nullement question d’aller adopter une nouvelle loi électorale», a affirmé le président l’Ecidé.

L’opposant estime que les règles du jeu ne peuvent être modifiées alors que le match est déjà en cours:

«Le match a commencé le 28 novembre 2011 avec les règles du jeu. Les règles du jeu, c’est cette loi portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales du 25 juin 2011. Et maintenant, on vous dit que non, vous devez changer les règles du jeu. Non !»

Si d’aventure, a-t-il poursuivi, «ils poussent leur majorité factice à changer la loi électorale, nous allons utiliser ça comme l’élément déclencheur. L’opposition ne se présentera pas, nous ne pouvons pas aller discuter de quelque chose qui existe déjà.»

Révision indispensable

De leur côté, certains députés de la majorité au pouvoir jugent indispensable la modification de la loi électorale pour éviter la répétition des problèmes enregistrés au cours des élections de novembre 2011.

L’un d’eux, Henry Thomas Lokondo, a évoqué le souci d’avoir une loi impersonnelle qui, d’une part, règlerait toutes les questions de fraudes, et d’autre part, renforcerait le pouvoir des témoins sans lesquelles, la crédibilité d’une élection laisse à désirer:

«Quand nous avions terminé les élections en 2011, quand il y a eu des requêtes, mais j’ai vu des requêtes majorité contre majorité et opposition contre opposition. C’est que quelque part, il faut redresser les choses, par exemple, cette histoire de centre de compilation. Quelqu’un au bureau [de vote], on a affiché qu’il avait cent voix, au centre de compilation on ajoute un zéro: il a mille voix. Ce sont ce genre de choses qu’il faut corriger et renforcer surtout le pouvoir des témoins.»

Il a par ailleurs appelé ses collègues de l’opposition à se montrer responsables et réalistes:

«Le comportement de mes amis de l’opposition est un peu excessif. […] Un parlementaire c’est quelqu’un qui débat. Un document que vous n’avez pas encore vu vous le réfutez. Non ! Qu’on nous amène ce projet là, on va le lire nous tous, et ceux qui trouveront qu’ils n’ont rien avoir avec ce document-là, bon ! Ils vont tirer les conséquences possibles.»

Au cours de son allocution inaugurale de cette session parlementaire, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku a écarté l’éventualité de la révision constitutionnelle, qui fait polémique en RDC.

«Au cours de cette session, il n’est pas question ni d’une quelconque révision constitutionnelle, ni d’une quelconque manipulation de la loi électorale aux fins de révision constitutionnelle ou de prolongement de nos différents mandats respectifs », a-t-il assuré.

 

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