L'UDPS, parti d'opposition historique en République démocratique du Congo, a fait savoir jeudi qu'il était d'accord pour participer "au dialogue politique" proposé par le président Joseph Kabila, y voyant la meilleure solution pour sortir le pays de la crise politique qu'il traverse.
Cette annonce marque une volte-face de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), dont le vieux dirigeant Étienne Tshisekedi, en convalescence en Belgique depuis août 2014, a jusqu'à présent dénié toute légitimité au pouvoir de M. Kabila depuis les élections entachées d'irrégularités massives de novembre 2011 qui lui ont permis de se maintenir à la tête de l'exécutif. "Pour l'UDPS, le dialogue est la voie privilégiée pour arriver à un compromis par rapport à la crise que connaît le pays" depuis 2011, a déclaréBruno Tshibala, porte-parole de l'UDPS, affirmant parler "au nom [de M. Tshisekedi] lui-même". Le but de ce dialogue doit être de mener à "de bonnes élections, différentes de celles que nous avons connues par le passé", a-t-il ajouté. "Nous attendons la fixation de la date" de ce dialogue, a encore déclaré M. Tshibala, plaidant pour une table ronde d'une dizaine de jours maximum, en "format réduit": "20 à 40 personnes". Selon une source officielle et des représentants de l'opposition, un émissaire de M. Kabila a rencontré à plusieurs reprises début mai des dirigeants des principaux partis d'opposition pour leur faire part de la volonté du chef de l'État d'ouvrir avec eux un "dialogue politique" dont les modalités n'ont pas encore été précisées. Le climat politique en RDC est particulièrement tendu depuis quelques mois à l'approche d'échéances électorales importantes. En janvier, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées lors de manifestations contre le pouvoir ayant tourné à l'émeute. M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter à la prochaine présidentielle prévue pour novembre 2016.
Belga