RD CONGO - JACQUES MBADU : « D’IMPORTANTES RECETTES ÉCHAPPENT À LA RDC PAR MANQUE D’UN PORT EN EAUX PROFONDES »

Jeudi 10 mars 2016 - 05:16
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Aujourd’hui, la construction du port en eau profonde à Banana, dans la province du Kongo Central (ouest de RD Congo) se présente, pour l’économie congolaise, comme une opportunité de tout premier plan.

Comme nouvelle, celle qui est tombée sur les téléscripteurs, le vendredi 4 mars, avait de quoi réjouir. Ce jour-là, en effet, le gouverneur Jacques Mbadu a reçu en audience, à Matadi, chef-lieu de la province du Kongo central, le ministre Justin Kalumba, en charge de Transports et Voies de communications du gouvernement de la République.

Au centre de leur entrevue, le projet de construction à Banana, à l’embouchure du fleuve Congo, d’un port en eau profonde.

«UN DEVOIR D’ETAT…»

Le ministre s’est fait, à cette occasion, le devoir de rappeler avoir «placé ce projet parmi ses priorités ». Et c’est de bon droit qu’il a réaffirmé le fait que la construction de cet ouvrage était un devoir d’Etat.

« Le port en eau profonde est un projet d’Etat », a-t-il souligné, tout en relevant que « nous devons arrêter de parler en termes de projet ». C’est une façon, en fait, pour l’illustre hôte du gouverneur du Kongo central, de faire voir que l’on se trouve bel et bien à un tournant. Aussi, a-t-il fait valoir que l’on devrait « commencer à ériger ce port ».

Cela est d’autant plus vrai que « nous ne pouvons pas développer, au vrai sens du terme, notre pays si on ne dispose pas d’un port en eau profonde », s’est défendu le ministre Justin Kalumba qui a également indiqué que le gouvernement de la République s’attelait à rendre accessible le bief maritime avant la construction de ce port.

« La zone divagante sur le bief maritime aujourd’hui, a-t-il constaté, est un point de blocage parce qu’en attendant que nous arrivions au port en eau profonde, il faut impérativement que le bief maritime soit accessible ».

Même message du côté du n°1 de la province du Kongo central qui a fait, depuis longtemps, de la construction du port de Banana son cheval de bataille.  Après en avoir souligné l’importance, pour le pays, de disposer d’un tel ouvrage, il a regretté par ailleurs que des recettes échappent à la RDC par manque d’un port en eau profonde.

ENTRER EN COMPETITION AVEC LE CONGO ET L’ANGOLA

Dans son argumentaire, Jacques Mbadu a rappelé que « des études sérieuses ont démontré que des importations et des exportations congolaises ont offert une croissance en PIB de plus de 15 milliards USD au Congo-Brazza, à la Zambie, à la Tanzanie, au Botswana, au Kenya, à la République sud-africaine chaque année ».

Ce sont-là des données qui montrent à suffisance combien le pays a un besoin urgent de se doter de ce port en eau profonde. Dans tous les cas, il y a urgence.

Le projet de construction du port en eau profonde à Banana est vieux de plus d’une trentaine d’années. Il faudra donc que la RDC puisse en avoir pour être notamment en mesure d’accueillir de bateaux plus grands que ceux qui accostent aux ports de Boma et Matadi. L’érection de cet ouvrage de haute mer permettra au pays d’entrer en compétition avec le Congo et l’Angola qui ont déjà leurs ouvrages qualifiés.

On sait que depuis plusieurs années des sociétés internationales (chinoises, sud-coréennes et sud-africaines) ont tenté d’avoir le marché de Banana et de moderniser ceux de Boma et Matadi.