La spéculation qui agite le microcosme politique de Kinshasa sur la nouvelle candidature du Président Joseph Kabila Kabange est à son paroxysme. Cette situation distrayante sur l’action politique en cours est très dommageable pour l’avenir du pays, sachant que le Président en exercice n’est qu’à la moitié de son mandat.
On peut avoir l’impression que le développement d’un pays ne se limiterait qu’à la propagande électorale. C’est ce qui apparaît comme circonstances paranoïaques, l’intervention « unanime » de ce qu’on appelle pompeusement «la Communauté internationale » qui vient mettre son grain du sel dans cette cacophonie.
Pourquoi cette levée de boucliers ? Alors que les Hollande, Barak Obama, Merkel, et les autres qui sont au pouvoir dans leurs pays respectifs, ils les ont trouvés déjà développés, il n’y a plus grand chose ni à faire, ni à construire. Et donc ils assurent un management public de « rente ».
Raison, sans aucun doute pour laquelle ces dirigeants sont généralement penchés à assurer la communication à travers les médias, au lieu de laisser ce travail aux collaborateurs.
Combien de fois avons-nous vu, sur les antennes télé le président de la République populaire de Chine faire des commentaires ou donner des invectives sur des évènements mondiaux ou domestiques en cours ? Aucune fois. Parce qu’il travaille, il réfléchit sur les grandes orientations de construction et stratégies de la vision de son pays pour demain.
Le président Joseph Kabila Kabange travaille pour relever le défi du sous-développement de son pays, qu’on le veuille ou non. Il trace les grandes lignes de ses promesses de 2011, par des actions visibles à Kinshasa, en premier lieu, et progressivement à l’intérieur du pays.
Certains « spectateurs » estiment que ça ne va pas vite, alors qu’ils sont les premiers bénéficiaires de l’amélioration progressive des infrastructures, de la sécurité, des moyens de mobilité (routières, ferroviaires, fluviales, aériennes).
Certains lettrés congolais sont tout à fait ignorants de la dimension continentale du pays. Pour un pays situé à l’Ouest ou ceux situés à l’Est du nôtre, construire une route de 100 km donne une visibilité de l’action publique. Alors que chez nous, c’est moins de Kinshasa à Mbanza-Ngungu.
Le pays est immense et beaucoup de moyens à mobiliser. Et la construction prendra du temps. Mais au moins, il a commencé.
Dans quel état était le pays au moment de l’arrivée de J.K.K. au pouvoir en 2001? La puissance publique légale et légitime ne s’exerçait que sur moins de la moitié du territoire national !
Treize ans après, aucun mètre carré qui échappe à l’Etat, malgré quelques «pochettes résiduelles » d’escarmouches armées.
J.K.K. a gagné son pari de la réunification du pays. Il faut le féliciter et je suis persuadé que c’est un Monsieur intelligent et qu’il ne s’accrochera pas au pouvoir.
La preuve, à ce jour, à côté de « palabres » en cours sur sa nouvelle candidature, il ne dit rien. Je ne serai pas étonné que, le moment venu, il déclarera qu’il n’est pas candidat à la candidature.
Que deviendra la RDC en 2016 sans JKK candidat ?
Arrivé très jeune au pouvoir, il doit avoir soif d’étancher sa soif de liberté comme Monsieur tout le monde. Je ne pense pas qu’il soit un suicidaire pour regarder se détruire les premiers jalons de la reconstruction de la RDC qu’il a mis en place.
Ce postulat planté, que deviendra la RDC en 2016 sans JKK candidat ? Il est nécessaire que la dynamique en cours soit poursuivie et amplifiée. En ce sens, la meilleure approche serait qu’une partie importante des équipes en place continuassent l’élan de cinq chantiers.
Que faire ? Il serait recommandable à la Majorité présidentielle de mettre de côté les égos individuels et préparer un candidat le meilleur parmi les prétendants.
A notre humble avis, le choix judicieux échoirait au tandem Matata et Mukoko. Le premier à la Présidence et le second à la Primature. Cependant, ces deux prétendants doivent travailler et soigner leur approche communicationnelle politique et leur stature politique et être moins « professeurs ».
Cette spéculation se résumerait sous une tendance et deux variantes. Le premier parti de la majorité présidentielle (PPRD) et le PALU prétendent partager les mêmes convictions de gauche socialisante y compris le lumumbisme.
Le premier se caractérise par un apport important de l’intelligentsia national et les avantages de l’exercice du pouvoir depuis des années. C’est ce qu’on pourrait appeler, le parti des « barons », la gauche « caviar ».
Le deuxième parti, parti populaire, parti de masses, .parti dans lequel les convictions comptent en premier lieu, comme ces mamans vendeuses au marché et habitant à Ngaba qui font le pied jusqu’au siège du patriarche pour participer aux rassemblements du parti sans demander les frais de bus !
C’est un parti qui a encore une marge de mobilisation de masse. Parti travaillant en profondeur, sans éclats de voix, discipliné avec conviction, c’est l’un des partis avec lequel il faudrait compter dans l’avenir.
La combinaison de la carpe et du « poisson capitaine » peut faire bon ménage. Si ces deux partis creusent dans leurs idéologies et dans la sincérité du patriotisme de leurs leaders, ils peuvent former un socle de performance politique pour acheminer la République démocratique du Congo (RDC) vers l’émergence.
Encore, la question qu’on peut se poser est que « l’égoïsme, qui caractérise plusieurs individus congolais face à la boulimie du pouvoir, permettra-t-il l’éclosion d’un leadership efficace afin de conduire le pays vers l’avenir qui chante ? ».