Quel sort réserver aux miliciens récidivistes ?

Jeudi 6 novembre 2014 - 09:22

Les FARDC ont délogé les Maï-Maï Bakata Katanga de Musumari, à l’issue d’une offensive menée hier mercredi 5 novembre dans la matinée, dans cette localité située à 40 km de Mitwaba-centre. Des sources concordantes renseignent que de nombreux assaillants ont été tués et quelques militaires ont été blessés au cours de cet accrochage.

Peut-on espérer que les traques effectuées depuis quelques temps par les FARDC dans le territoire de Mitwaba vont parvenir à éradiquer le phénomène « Bakata Katanga » ? Chaque jour qui passe, l’on annonce que des éléments de l’armée nationale ont délogé les miliciens Maï Maï et ont détruit leurs campements où ils ont récupéré d’importantes armes et munitions de guerre. Notamment quatre AK 47 ainsi des flèches, après le retrait des assaillants à 7 km du village Musumari, où ils ont installé leur quartier général.
Selon les mêmes sources, le calme est revenu notamment dans les localités situées dans les environs du parc Upemba. Les miliciens, commandés par un certain chef rebelle Nsumpi, proche de Kyungu Mutanga, ont décroché deux heures après d’intenses combats. Les militaires qui ont mené cette opération sont partis de Mitwaba et se sont installés à Kasungeji avant d’attaquer la localité de Musumari.
«Je suis tombé aussi dans l’embuscade de 20 Maï-Maï alors que j’étais avec mon épouse. Ils nous ont tracassés. Ils ont brulé deux motos», a témoigné un habitant de la contrée.
Rappelons que cette offensive est une contre-attaque d’un assaut des Maï-Maï lancé mardi au poste de patrouille des gardes du parc Upemba situé à Kipela. Plus de deux mille personnes avaient abandonné, depuis dimanche dernier, les villages de Muvule, Kalenge et Mukana, situés à plus de 80 kilomètres de la cité de Mitwaba pour trouver refuge dans des villages voisins. Des sources locales captées par la Radio Okapi indiquent que ces populations se sont déplacées à la suite de deux attaques dimanche et mardi des miliciens au village Muvule.
Si de telles informations peuvent soulager des centaines des milliers de nos compatriotes réduits depuis des mois aux déplacements massifs, à l’errance, aux intempéries, aux bêtes sauvages et aux multiples épidémies, l’on doit tout de même s’interroger sur la suite de ces évènements sanglants et criminels qui ne cessent d’endeuiller la République. Autant dans les territoires de l’Est qu’au Nord Katanga.
Le nombre des déplacés, des malades, des morts et des destructions méchantes inquiète et révolte par ce qui apparait de plus en plus comme une sorte d’impuissance et de résignation non seulement du côté des autorités administratives et politiques mais aussi des responsables de la MONUSCO. C’est comme si ce phénomène était appelé à perdurer pour le confort de certaines complicités qui font peur.

Quelles sanctions appliquer ?
Une autre question qui revient régulièrement sur le devant de la scène est celle de connaitre le sort à réserver aux miliciens Maï Maï Bakata Katanga qui sont responsables des cimes de guerre et contre l’humanité perpétrés chaque jour sur des paisibles villageois ? Vont-ils bénéficier des mesures d’amnistie générale dès lors que les actes criminels qu’ils ne cessent de commettre scandalisent les consciences et révoltent les populations de ces contrées dont une frange importante ne songe qu’à se venger à la toute première occasion. L’équation risque de se compliquer au niveau de la cohabitation avec ceux d’entre ces miliciens Bakata Katanga qui pourraient bénéficier des probables mesures d’amnistie et les familles des victimes.
On rappelle que leur chef suprême, le nommé Gédéon Kyungu connu sous le sinistre sobriquet de « Chinja Chinja » est un récidiviste patenté. Pour avoir été reconnu coupable des crimes de guerre et contre l’humanité, ce qui lui a valu la peine de mort à l’issue d’un procès retentissant devant la Cour Militaire de la Garnison de Lubumbashi. Il fut jeté dans la prison de Kasapa à Lubumbashi où il parvint à s‘évader de manière spectaculaire en compagnie d’autres miliciens. Une évasion qui demeure une énigme car opérée aux environs de midi à un site situé à quelques centaines des mètres d’un camp militaire et de la cité universitaire très fréquentée de jour comme de nuit.
Tout récemment, probablement traqué et craignant d’être attrapé, ce chef de guerre a proposé sa reddition et celle de ses troupes contre des mesures d’amnistie. La MONUSCO y a réservé une fin de non recevoir au motif que le sieur Gédéon Kyungu est un récidiviste patenté qui ne mérite pas cet honneur. Sa place se trouve en prison pour y répondre de ses actes ignobles. Tous les regards se tournent donc vers l’autorité administrative et politique.
F.M.

 

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