Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) se sont retirés pour délibérer dans l’affaire Jean-Pierre Bemba, au terme de deux jours d’audience. La défense et l’accusation ont présenté mercredi 12 et jeudi 13 novembre leurs conclusions finales. L’ex vice-président congolais est poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Centrafrique en 2002 et 2003.
D’entrée de jeu, le procureur a dénoncé la barbarie des soldats de Jean-Pierre Bemba. Des hommes qui, pour l’accusation, étaient sous le contrôle effectif de l’accusé, appelé en renfort par l’ex président centrafricain, Ange Félix Patassé.
Les soldats de Bemba auraient tué, violé et pillé, selon l’accusation, et le sénateur congolais savait qu’ils commettaient des crimes horribles, défend le procureur, assurant qu’il aurait pu les empêcher.
Avec conviction, la défense a réfuté les accusations du procureur, assurant que les troupes de Bemba avaient été placées sous le contrôle des forces armées centrafricaines. Pour elle, le sénateur Bemba n’en était dès lors pas le chef.
Les avocats du sénateur ont rejeté l’idée que Bemba ait pu, assis dans son salon à Gbadolite, donner des ordres à ses troupes sur place.
Selon eux, les hommes du général François Bozizé, alors à la tête d’une rébellion, ont commis les tueries quand les soldats du MLC étaient accueillis en libérateur.
Les avocats ont en outre dénoncé un procès secret, rappelant que les témoins ont comparu sous pseudonyme tout au long du procès.
Pour conclure, ils ont demandé l’acquittement, en rappelant que de nombreuses troupes étaient en Centrafrique et qu’aucune autre n’a été poursuivie par la cour.
De leur côté, les représentants des victimes ont dénoncé les lenteurs de la CPI, assurant qu’à l’heure du jugement, plusieurs des victimes auront disparu.
Les juges se sont retirés pour délibérer. Le verdict n’est pas attendu avant plusieurs mois.