Prix Lovo : Didier Mumengi et Franck Dikisongele remportent la première édition

Mardi 8 décembre 2015 - 08:18

Cet exploit a été réalisé grâce à leurs œuvres intitulées ‘’le Baptême des baptisés’’, pour l’un, et ‘’le Bouillonnement de la pensée’’, pour l’autre. Pour ce faire, chacun d’entre eux a reçu un diplôme, le vendredi 4 décembre dernier, à l’issue d’une soirée de Gala dit du Livre et de l’art. Cette cérémonie s’est déroulée à l’Hôtel Béatrice, sous l’égide des Ministères de la Culture et des Arts, du Tourisme ainsi que de l’Agence LM Keys. C’était une occasion de célébrer le génie artistique dans le domaine de l’écrit et de la peinture.

C’est le Professeur Yoka, qui a présenté le livre de l’année intitulé ‘’le Baptême des baptisés’’ de Didier Mumengi qui a remporté le prix du côté littérature. Il s’agit d’un roman publié aux éditions l’Harmattan.

Le DG de l’Institut National des arts (INA) a indiqué, à cette occasion, que ce roman retrace une réserve de la République, stylé, voire élégant. Publié en 2015, avec ses 275 pages qui renferment 13 chapitres, cette œuvre comprend une double dédicace, une carte géographique ainsi que des remerciements.

Les portugais découvrent le Congo

D’où venons-nous ? Comment sommes-nous devenus les congolais d’aujourd’hui ? Quels sont les effets contemporains de l’idée de l’autre que nous a léguée  Mani Soyo, l’ancêtre de Mpinda qui, le tout premier, a posé son regard sur l’européen en 1483 ? Telles sont les questions auxquelles l’auteur de l’ouvrage a réfléchi pour concevoir l’idée de : ‘’le Baptême des Baptisés’’. Il explique que, tels des extraterrestres sur une planète inconnue et mystérieuse, les navigateurs portugais ont découvert une civilisation et une histoire aussi impressionnante et ignorée d’eux. Ils se sont aperçus que cette autre humanité sans contact avec eux, possédait sa croix, avait inventé la religion en ignorant leur Bible, leur christianisme et leur Pape. Ils devaient tout autant être surpris de constater que ces autres hommes, sans aucune influence du génie grec ou romain, s’exerçaient à une science mathématique très développée, possédait  une littérature écrite saisissante et un art riche d’une variété considérable de création qui, plus est, ils savaient mesurer le temps, organiser une vie sociale, politique et administrative, selon les conceptions qui n’avaient rien de commun avec les leurs. A partir de ce moment, les uns et les autres devraient entrer dans une expérience inédite de l’autre. Cet autre qui, paradoxalement, représentait à la fois la grande ressemblance humaine et la différence absolue de couleur de peau.

Le bouillonnement de la pensée

Le tableau de Franck Dikisongele est intitulé ‘’Bouillonnement de la pensée’’. Il constitue, en fait, la sommation du comment et du combien de tout le temps. Ce qui fait que le peintre pense sa pensée et il réfléchit sa réflexion. Et, le Prof Kambayi Bwatshia qui l’a dévoilé, l’a paraphrasé de son nom, essayant d’en découvrir et de dénouer ses nœuds sacrés. Ainsi, a-t-il découvert son sens et sa signification qui, sur le plan philosophique, rime parfaitement. Il précise que les parents géniteurs de Dikisongele baptisant celui-ci de ce nom, ont voulu dire tout simplement, Diki-Songele en langue ‘’Bandibou’’ et ‘’Bantandu’’ qui signifié le phénomène qui se dévoile d’une façon apocalyptique comme s’ils savaient que apocalypse signifierait la révélation. En effet, dit-il, la pensée est toujours exprimée en terme de bouillonnement et de bouillonnement.

C’est dans ce bouillonnement, précise-t-il, que l’œuvre de cet auteur penseur lui-même est à la fois artistique, poétique, et, pour couronner le tout, esthétique. De couleurs qu’il a choisies, sans être vives et crues, témoignent pour les connaisseurs le foisonnement de la pensée de l’auteur.

Satisfecit du Ministère de la Culture

Au nom du Ministre de la Culture et des Arts, Kazadi Yamba, Directeur du Cabinet s’est montrée satisfaite de cette première édition du Prix Lovo. Elle a, à cet effet, rappelé à quel point son Ministère tient au livre, à l’art et à la culture, en générale, pour l’épanouissement de chaque individu et le développement du peuple. Aussi, a-t-elle félicité l’écrivain Mumengi et l’artiste peintre Dikisongele qui ont remporté ce prix. En plus, elle a émis le vœu de voir ce départ accompagné d’une suite régulière et infinie, et qui puisse donner naissance à d’autres projets du même genre.

Quid du prix Lovo ?

Pour Huguette Banza, Coordonnatrice du prix Lovo, ce projet est né du massif Lovo situé dans la Province du Kongo Central. Car, c’est dans cette partie de la République Démocratique du Congo que le premier pas de la colonisation s’est réalisé. A l’en croire, la culture ne se limite pas qu’à la musique, d’autant plus qu’il existe plusieurs artistes talentueux à travers le pays.

Ce premier prix, précise-t-elle, définit le concept général de ce que sera la prochaine édition. Et, dans cette prochaine édition, des partenariats seront tissés avec plusieurs organisations au travers d’un jury bien précis qui se basera sur un appel à candidature.

Judith Asina