La Ceni appelée à tout mettre en œuvre pour la tenue de ce scrutin censé consolider la démocratie en RD Congo et servir d’exemple à d’autres Etats africains dont les présidents s‘accrochent au pouvoir en violant la Constitution!
C’est dans quatorze mois, soit au mois de novembre 2016, que les Congolais devront se rendre aux urnes pour se choisir un autre président de la République, le second et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila expirant le 06 décembre 2016.
A une année et deux mois de cet important scrutin censé consolider la démocratie en République démocratique du Congo, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit donc tout mettre en œuvre pour faire respecter ce grand rendez- vous politique de la RDC
La passation civilisée du pouvoir tant attendue par les Congolais, les Africains ainsi que l’ensemble de la communauté internationale, devra s’effectuera le 20 décembre 2016. Les Congolais espèrent saisir cette opportunité pour remodeler l’image longtemps ternie de leur pays et donner une véritable leçon à d’autres pays africains tels que le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda ou encore le Congo-Brazza dont les dirigeants s’accrochent au pouvoir et violent délibérément la Constitution de leur pays.
Chapeau bas au Président béninois, Yayi Boni qui, après le départ en catastrophe de Blaise Compaoré, a vite fait de déclarer qu’il ne briguera pas un troisième mandat, car la Constitution le lui interdit.
Ce bel exemple mérite d’être suivi par les autorités actuelles de la RDC. Le gouvernement central que dirige le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a donc l’obligation d’honorer sa part du contrat en mettant à la disposition de la Ceni tous les moyens financiers pour lui faciliter l’organisation de ce scrutin. D’ailleurs, c’est depuis 2012 que le budget de l’Etat, dans sa rubrique Elections, prévoit une enveloppe pour 2016. Il n’y a donc aucune raison pour prétendre que la RDC n’a pas d’argent pour tenir cette promesse. Sinon, des enquêtes sérieuses devront être ouvertes pour mettre la main sur tous ceux qui auraient détourné l’argent destiné à la rubrique Elections, depuis 2012 jusqu’en 2015.
En attendant, l’Opposition a déjà proposé la solution pour résoudre le fameux problème de financement, au cas où il se posait. Il s’agit de postposer toutes les autres élections, à savoir les provinciales, municipales, urbaines et locales, de manière à concentrer tous les efforts sur les législatives nationales et la présidentielle.
Les voix s’accordent en effet pour reconnaître que œ sont les nouveaux dirigeants qui seront élus à l’issue des législatives et de la présidentielle de 2016 qui devront se pencher sur les arriérés électoraux de 2015. Cette idée est également soutenue fortement par la Communauté internationale et les partenaires qui appuient le processus électoral en République démocratique du Congo depuis 2006.
Les congolais seront donc fiers de présenter à la face du monde un ancien président, vivant, aux côtés de son successeur, comme on le voit aux Etats-Unis, en France, comme dans d’autres pays africains à l’instar du Sénégal, de la Zambie ou de l’Afrique du Sud.
Ceux qui tiennent le discours du “glissement” répondront de leurs actes devant le peuple congolais. Parmi eux, on compte quelques anciens mobutistes qui ont accompagné le maréchal dans sa dictature pendant 32 ans.
Les mêmes mobutistes se sont mués aujourd’hui en kabilistes, et visiblement décidés à réitérer le même “exploit” avec Joseph Kabila pour le désorienter en assombrissant son avenir politique. Or, la Constitution qui est très claire, n’autorise pas un troisième mandat pour qui que ce soit. Les plus courageux de la Majorité présidentielle (MP) manifestent publiquement leurs positions contre un troisième mandat du Raïs.
Surtout quand on sait qu’en réalité, Joseph Kabila en est à son quatrième mandat, depuis son accession au pouvoir. De 2001 à 2003,’de 2003 à 2006, de 2006 à 2011 et de 2011 à 2016. En 15 ans de règne, son bilan ne séduit pas. N’en déplaise à certains faux opposants qui jouent déjà au kamikaze en préparant l’opinion à un éventuel glissement pour une nouvelle transition de trois ans avec Kabila au trône ! Ces apprentis sorciers ont reçu la réponse notamment à Moanda, et devront, le croit-on, la transmettre fidèlement à leurs supérieurs.
A 14 mois de la prochaine présidentielle, l’opinion nationale et internationale n’a toujours pas entendu de déclarations officielles par, rapport aux candidats en lice. Si Moïse Katumbi et Vital Kamerhe se réservent encore pour se prononcer, le professeur Freddy Matungulu l’a publiquement déclaré depuis les Etats-Unis où il séjourne.
Par LEFILS MATADY