PNUD : 59 OPJ, dont 7 femmes, formés dans la lutte contre les violences sexuelles

Jeudi 19 février 2015 - 08:40

59 officiers de police judiciaire de la province du Nord-Kivu, Sud-Kivu et du district de l’Ituri, dont 7 femmes, ont bénéficié d’une formation approfondie sur les violences sexuelles. Cette session entre dans le cadre de l’appui du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) au gouvernement congolais, dans la lutte contre les violences sexuelles. Ces praticiens du droit ont désormais des connaissances pouvant leur permettre d’accroitre leurs compétences techniques et opérationnelles pour faire face à ce fléau dans l’est de la RDC.

Durant trois mois de formation, les OPJ ont suffisamment renforcé leurs connaissances. De ce fait, ils seront affectés au traitement des dossiers des violences sexuelles dans les unités de Police spéciale pour la protection de l’enfant et de la femme (PSPEF) de leurs provinces respectives. Les 59 candidats ont été formés dans la lutte contre les violences sexuelles, notamment par des formateurs qui avaient déjà reçu précédemment l’appui du PNUD.

Cette formation est aussi motivée par des révélations faites par certains rapports. Selon le Rapport du Ministère national du Genre 2013, 40 femmes et jeunes filles sont violées par jour et que seulement 11% des victimes de viol bénéficient de services judiciaires. Pour Mme Priya Gajraj, Directeur du PNUD, « l’engagement des Officiers de police judiciaire, y compris des femmes, est essentiel dans le combat contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre. (…) Nos efforts doivent se poursuivre et contribuer à la restauration de l’État de droit et à la lutte contre l’impunité pour accroître la sécurité des populations ».
Toujours dans le cadre de ce programme, le PNUD a également appuyé la construction et l’équipement d’unités de Polices spécialisées contre les violences sexuelles à Masisi, Walikale, Rutshuru, Beni, Butembo et Lubero. En 2015, Il envisage la construction de deux autres unités au Nord-Kivu et 5 au Sud-Kivu.

Concernant le PNUD, le « Programme de lutte contre l’impunité, d’appui aux victimes des violences sexuelles et basées sur le genre et d’autonomisation des femmes à l’Est de la RDC » a tenu son second Comité de pilotage, hier à Goma. En ligne de mire : réduire durablement la prévalence des violences sexuelles en RDC et aider les victimes à se réinsérer dans leurs communautés et leurs familles. Ce programme est financé par le Gouvernement canadien pour une durée de 5 ans, à hauteur de 16 millions de dollars canadiens.

Par ailleurs, Mme Priya Gajraj, Directeur du PNUD, a souligné quelques résultats atteints depuis 9 mois par ce programme qui se distingue par une approche holistique c’est-à-dire qui englobe tous les aspects : médicaux, sociaux, juridiques, psycho-sociaux, juridiques judiciaires, etc.) : 1.410 victimes de violences sexuelles ont été reçues dans les structures d’accompagnement juridique et judiciaire. Parmi ces cas, 264 ont été soumis à la justice et 152 ont été jugés ; 951 victimes ont bénéficié d’une prise en charge médicale et psychosociale et 41 cas de fistules traumatiques ont été réparés ; 191 victimes ont bénéficié d’une réinsertion dans leur communauté ; et la stratégie sur la communication pour le changement de comportement a été élaborée et attend d’être validée par les autorités nationales.

La cérémonie de clôture de cette formation a connu la présence des ministres de la Justice et du Genre, du commissaire général de la Police Nationale Congolaise, de la Cheffe de la Coopération canadienne et Mme Priya Gajraj, Directeur Pays du PNUD. Les Officiers de la Police judiciaire brevetés ont prêté serment devant le Procureur de la République. MOLINA