Pari gagné pour le Ministre Banza Mukalay : Les 1ères journées congolaises du manuscrit ont vécu

Lundi 30 novembre 2015 - 13:05

Le ministre de la Culture et des Arts, Baudouin Banza Mukalay Nsungu, a procédé, le jeudi 26 novembre dernier, à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa, dans la commune de la Gombe, à la clôture des 1ères journées congolaises du manuscrit (JCM), après trois jours d’intenses travaux. L’autorité ayant en sa charge la politique nationale du livre a décidé de rentrer aux sources, en amont, c’est-à-dire aux manuscrits.

 

La brillante allocution prononcée par le Ministre Banza Mukalay à l’ouverture de ces journées résonne encore dans l’esprit de nombreux Congolais qui ont pris part à ces assises.

 

Pour rappel, l’autorité de tutelle a circonscrit le manuscrit comme “le premier acte de parturition avec ce que cela comporte d’audace intellectuelle, comme une femme primipare qui donnerait naissance après des mois de grossesse, avec toute la passion de son corps et de son esprits “. Baudouin Banza Mukalay qui est lui-même écrivain a par ailleurs rassuré les jeunes talents congolais en leur promettant de faire publier les manuscrits, les plus prometteurs. Car, pour lui, l’idéal est que les talents se découvrent, et que le répertoire littéraire congolais s’enrichisse, quelle que soit la langue d’expression ».

 

Pour le Ministre de la Culture et des Arts, “ écrire est une grande aventure de l’esprit, c’est la quête du dialogue en profondeur avec soi, et donc avec l’autre ; c’est la jubilation suprême de créer et de partager le savoir ».

 

Au cours de la première journée, le mercredi 25 novembre dernier, la génétique du livre avait été évoquée. C’était au cours d’un panel réunissant écrivains et professeurs congolais. Placé sous le thème” L’écrivain et la génétique de son œuvre “, ce premier panel avait consisté à discuter sur la genèse du livre ainsi que sur les méandres qui concourent à sa publication.

 

Des interventions de haute factures

 

Le Pr Huit Mulongo, du Centre d’Etudes Littéraires et de Traitement de Manuscrits (CELTRAM), basé à Lubumbashi, au Haut-Katanga, avait souligné que le livre est tout d’abord une œuvre abstraite qui se matérialise grâce aux manuscrits, avant d’énumérer les différentes étapes dans le processus de cette matérialisation. Il s’agit notamment de l’écriture, la réécriture, les hésitations, les corrections ou encore l’autocensure. Il a, par ailleurs, recommandé que les manuscrits soient protégés et partagés avec tierce personne sans aucun” complexe de perfectionnisme “. “Une œuvre littéraire dans sa génétique est toujours ambiguë, c’est pourquoi, a-t-il dit, un écrivain ne doit jamais être satisfait de son œuvre jusqu’à sa publication ».

 

M. Jean-Claude Ntuala, journaliste et écrivain congolais, avait, pour sa part, affirmé que la génétique d’un livre “est une inspiration d’une réalité observée, d’un événement vécu jusqu’à sa concrétisation “. Il a fait savoir que” chaque œuvre est l’objet d’une démarche particulière, et que la génétique d’un livre, c’est ce que l’auteur a retiré ou enlevé, c’est une partie qu’il refuse ‘de faire lire à ses lecteurs “.

 

 

 

Cinq manuscrits à publier

 

Pour la deuxième journée, le jeudi 26 novembre dernier, il était prévu des lectures poétiques et du slam. Il était aussi programmé, dans un premier panel “la chaine du livre et l’édition en RDC : enjeux et perspectives “ avec des intervenants comme le Père Alphonse Abedi, des éditions Médiaspaul ou encore le professeur Léon Matangila, des éditons L’Harmattan.

Au cours de la cérémonie inaugurale de ces journées, le ministre Banza Mukalay avait décerné des brevets de participation à trois écrivains panelistes, à savoir Philippe Masegabio Nzanzu, Huit Mulongo et Jean-Claude Ntuala. L’homme avait aussi promis d’œuvrer pour “faire publier les cinq manuscrits les plus prometteurs “. Quant aux autres manuscrits, qui sont perfectibles, il a expliqué qu’un comité technique allait les désigner pour des ateliers de perfectionnement.

 

La première édition des journées congolaises du manuscrit s’est déroulée du mercredi 25 au jeudi 26 novembre dernier à la grande salle de sculpture et de céramique de l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa. Ure centaine de manuscrits s’y trouvaient présentés.

 

Par YHR/DMK