Vieux routier dans le mouvementé parcours politique de la RD-Congo, Laurent Batumona dit Diatabawu n’est pas resté en marge des débats sur les questions brûlantes de l’heure notamment, la révision constitutionnelle, le dialogue politique préconisé par l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, le gouvernement de cohésion nationale etc. Revenant d’une longue tournée dans le cadre de ses vacances parlementaires où il a communié avec ses électeurs, Laurent Batumona ne s’est pas fait prier pour prendre position contre la révision de la loi fondamentale RD-Congolaise. «C’est inopportun», lâche l’Autorité Morale du MSC. Et de se justifier : «J’ai battu campagne, alors que j’étais Vice-gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa pour que cette constitution soit acceptée au référendum.
Ce n’est pas après dix ans qu’on peut nous dire de la changer. C’est trop tôt». Au sujet du Gouvernement de cohésion nationale, le MSC, avec lui son Autorité morale, sont prêts à y prendre part, dans le cadre de l’opposition républicaine. Mais, à condition qu’il y ait un accord politique. Il s’exprimait ainsi en sa triple qualité de Président d’un Parti politique, le MSC, membre d’un Groupe parlementaire et, enfin, membre de la plateforme Opposition républicaine. Fouillant dans les résolutions des dernières concertations nationales convoquées par le Chef de l’Etat, aucune, sur les 700, souligne Batumona Laurent, ne fait allusion au changement ou à la révision des dispositions constitutionnelles. Aussi, invite-t-il les uns et les autres au débat sur des dispositions indigestes, du moins s’il y en a. Et d’ajouter que, même si les problématiques de la nationalité, des Entités Territoriales décentralisées dérangent, il va falloir engager une discussion. Néanmoins, estime-t-il, toutes ces questions sont réglementaires. S’agissant de 26 provinces, il rappelle que ce sont des moyens qui manquent au gouvernement pour la mise en application de cette loi.
Et donc pour lui, tous ces problèmes sont à renvoyer à la prochaine mandature. «Il faut éviter la gourmandise…». Réagissant à une certaine opinion qui pense qu’il y a un acharnement sur la personne de Joseph Kabila, le Président de MSC exclut cette thèse. Pour lui, lorsqu’en 2005 il était question de voter cette constitution, on avait pris des dispositions pour éviter des problèmes épidermiques. Faisant ainsi allusion à la dernière réunion de Kingakati où les options ont été levées pour la révision de la Constitution, en présence du Président Kabila. A ce sujet, l’Honorable Batumona pense que c’est la sagesse qui a fait que le Président Kabila ne puisse se prononcer officiellement, parce qu’il a en face de lui, sa famille biologique, politique et surtout les plus zélés.
Gouvernement de cohésion nationale Membre de l’Opposition républicaine, le MSC, avec lui son président, donnent toutes les bonnes raisons de prendre part à cette équipe gouvernementale. «Il faut y apporter les capacités pour résoudre les problèmes criants de la société qui n’ont pas eu des solutions jusqu’a ce jour», a déclaré Laurent Batumona. Mais, ‘‘notre participation n’est pas sans conséquence’’, nuance-t-il. Il faut au préalable un accord politique pour éviter que le parlement qui est dominé par la Majorité Présidentielle puisse se comporter en conquérant avec des interpellations tendancieuses, ayant pour finalité l’éjection d’un ministre de l’opposition. C’est sans détours qu’il promet le plus que l’Opposition républicaine peut apporter à ce gouvernement. Il présente, par ailleurs, un tableau sombre sur certaines entreprises qui ont fermé et qui menacent de licencier des milliers des travailleurs. Optimiste, Batumona Laurent espère qu’après le dialogue, s’il y a dialogue, vient le beau temps.