Les pluies diluviennes qui se sont abattues avant-hier sur a la localité de Bushushu située dans le territoire de Kalehe à 70 kms au Nord de Bukavu, chef-lieu de la Province du Sud-Kivu ont provoqué, outre de nombreuses pertes en vies humaines, la désolation, la déception et le désespoir au sein des populations villageoises et autres retrouvées par hasard sur ces lieux. A ce jour, l‟on dénombre plus de 80 morts sans compter près de 700 habitations, une école et une église complètement détruites par ces intempéries, a indiqué à l‟AFP M. Juvénal Rushisha, chef de ce village. Les recherches pour retrouver certains corps disparus se poursuivaient hier dans des conditions difficiles, s‟est plaint M. Crispin Mokili, vice-président de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile.
Précarité des moyens de secours
Cette catastrophe s‟est produite deux semaines après les massacres perpétrés par les éléments de la rébellion ougandaise de l‟ADF-Nalu, plongeant le pays dans un autre cycle des pertes en vies humaines et de destructions des infrastructures sociales dont des maisons, une école et un lieu de culte.
Si l‟on déplore de nombreux morts, c‟est bien sûr à cause de l‟intensité des pluies mais aussi à cause des moyens précaires dont disposent les secouristes qui vont jusqu‟à utiliser leurs mains nues pour gratter le sol et tenter d‟atteindre d‟éventuels survivants toujours prisonniers de la terre. L‟absence des moyens de transport pour conduire les blessés vers les centres de santé proches complique la tâche aux secouristes volontaires et ceux dépêchés par la Croix Rouge locale.
Tous les regards sont donc tournés vers les services de la MONUSCO qui par la voix de son chef, M. Martin Koebler, s‟est déclaré « consterné face au nombre des victimes et à l‟ampleur des dégâts » sans en donner le bilan. Il a tout de même annoncé que la mission onusienne va contribuer aux efforts en cours visant à secourir les victimes de la catastrophe.
Le drame qui frappe la population de Bushushu pourrait survenir sur n‟importe quel autre site du pays, même ici dans la capitale. On sera toujours là à se plaindre, à déplorer les moyens mis en oeuvre pour secourir les victimes.
A Bushushu, la situation s‟est encore compliquée avec un autre drame survenu sur la route menant au centre de santé le plus proche, l‟hôpital appelé FOMULAC ou fonds médical de l‟Université de Louvain en Afrique Centrale qui se trouve à dix kms de la localité sinistrée. Ce pont a été aussi détruit par la furie des eaux consécutives à la pluie diluvienne, ce qui complique davantage le travail des secouristes.
C‟est ici le lieu d‟en appeler à la mise sur pied d‟une politique de prévention qui devrait permettre à l‟Etat de se doter notamment de moyens adéquats pour faire face à des sinistres de ce genre. Le pays a trop pleuré ses fils. Il doit maintenant songer à les protéger et à les secourir.