Olivier Tshimanga rend hommage à Athom’s Mbuma

Jeudi 22 octobre 2015 - 06:31

Dans son album instrumental Tambula Malembe disponible jusqu’ici en version digitale, le guitariste a inclus une reprise
de la chanson Soki Yo te du chantre et pasteur assistant du Centre missionnaire Philadelphie. Compris entre Tendre baiser
et Sukola basani koo, Soki Yo te est le neuvième titre de Tambula Malembe qui, deux jours après sa sortie, le 26 septembre, campait la première place dans le top 100 d’iTunes en Allemagne. Alors que d’aucuns pourraient s’étonner de la
présence du célèbre cantique de l’album Le Culte parmi les quatorze titres de son opus, Olivier Tshimanga dit qu’il n’y
a pas de quoi. Et de l’expliquer de la sorte : « J’ai repris la chanson Soki Yo te d’Athoms en version instrumentale
pour lui rendre hommage ».

Ce qu’il faudrait comprendre, soutient-il, comme étant « une manière de lui dire merci pour cette merveilleuse chanson
que j’aime ». De renchérir ensuite : « C’est une façon de l’encourager parce que dans la tradition africaine; l’on
a plus tendance à faire des éloges à une personne à sa mort que de son vivant ». Mais ce qu’Olivier Tshimanga
s’est gardé de dire aussi c’est qu’il est très croyant. Et donc, Soki Yo te qui peut s’entendre
comme une vraie profession de foi traduit en français Si ce n’était toi (Seigneur) ne pouvait que lui plaire. Ainsi
l’on comprend mieux sa précédente déclaration « cette merveilleuse chanson que j’aime ». Du reste, dans un entretien
accordé aux Dépêches de Brazzaville lors de son séjour à Kinshasa en avril de l’année dernière, il disait avoir
une grande reconnaissance à l’Éternel pour l’heureux tournant que connaissait sa vie.

En effet, le guitariste hors pair que l’on connaît et admire à ce jour n’a pas toujours connu la bonne fortune. Et c’est en partie ce qu’il dit dans Tambula Malembe. L’album est donc aussi une sorte de témoignage où il parle des périodes sombres d’autrefois. « Je me souviens de l’époque où, affamé, je rentrais de l’Institut national des arts à la Gombe jusqu’à Masina à pied. Et pis encore, quand la vie était devenue plus dure, je m’étais décidé à dormir a l’école faute d’argent. Je dormais au troisième niveau, sur les écritoires dans ma classe et pendant la nuit je travaillais à mort ma
guitare. J’avais comme compagnon les moustiques. Bref, j’ai raconté un tas de choses dans cet album », relate-t-il.
Mais, dit-il, il aimerait que son oeuvre serve de leçon aux jeunes artistes. « Je leur demande de me prendre comme exemple
et ils finiront par sortir de l’ordinaire. Les fétiches ou autres talismans ne rendent pas excellent en musique ni
ne façonnent des artistes. Seul le travail acharné produit les meilleurs résultats. La preuve c’est qu’à ce jour,
je parcours toute la planète avec ma guitare qui l’aurait cru ? »,affirme-t-il haut et fort. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre, car Tambula Malembe en français pourrait aussi se traduire par Vas-y doucement.

N.M.